Invitée lundi soir sur TF1, la présidente du RN a mis en garde les Français. Le choix qu’ils auront à faire le 7 juillet se fera entre les Insoumis et le camp national.
L’horizon d’une majorité absolue s’éloigne-t-il pour le Rassemblement national ? Alors que le premier tour des législatives a donné lieu à plus de 300 scrutins à trois – sur 577 circonscriptions – dans lesquels le parti à la flamme et ses alliés auraient pu jusqu’ici tirer les marrons du feu, la gauche et la Macronie ont multiplié les retraits mutuels ces dernières heures. L’objectif : empêcher à tout prix le camp national de disposer d’une majorité absolue, et donc d’avoir les mains libres à l’issue du second tour. Qu’en pense le principal intéressé ?
Invité de la « 20 heures» sur TF1 lundi soir, le président du RN Jordan Bardella, qui lorgne Matignon, a dénoncé une « une alliance un peu contre nature entre Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron qui est très surprenante. » « Une alliance de déshonneur dans les deux sens »se moquait du nationaliste, selon qui « Les Français ne sont pas dupes et doivent avoir de la clarté dans les jours qui viennent »Auparavant, il avait publié sur ses réseaux sociaux un montage des deux personnages se serrant la main tout sourire derrière la bannière du Nouveau Front Populaire (NFP).
L’eurodéputé de 28 ans, qui tente de desserrer l’emprise du front républicain, a déclaré : « surpris ». Tout d’abord, par « un Président de la République (OMS) vient en aide à un mouvement d’extrême gauche violent, qui appelle à l’insurrection, alimente un climat antisémite depuis le 7 octobre, n’a jamais de mots pour condamner les exactions du Hamas, et veut à tout prix organiser le désordre dans la société française. Puis par « Jean-Luc Mélenchon qui appelle ses candidats à se retirer pour soutenir les candidats d’Emmanuel Macron. »
Quel avenir pour lui en cas de majorité relative ?
Et pour continuer sa charge : « LFI a fait un choix, celui de retirer sa candidate pour soutenir Madame Borne (candidat dans le Calvados, NDLR) qui a mis en œuvre la réforme des retraites et multiplié le 49,3 (article constitutionnel qui permet de mettre en jeu la responsabilité du gouvernement sur un projet de loi).
Voulant faire de l’ancien candidat insoumis à la présidentielle un épouvantail pour les électeurs macronistes, sans candidat au second tour et tentés par le vote NFP, Jordan Bardella a exposé les enjeux du second tour : « C’est un choix entre Jean-Luc Mélenchon, Premier ministre, et nous », a-t-il ajouté. « Face à la coalition que je dirige aux côtés de Marine Le Pen et d’Éric Ciotti, on voit surgir cette alliance d’extrême gauche qui pourrait l’emporter dimanche, qui veut libérer des prisonniers, désarmer la police, créer une montagne de nouveaux impôts qui vont fragiliser les classes moyennes et populaires ». a insisté le président du RN.
Acceptera-t-il d’être nommé Premier ministre même en cas de majorité relative, alors qu’il s’y est refusé jusqu’à présent ? Le jeune responsable a demandé aux électeurs d’être «mobilisé » et est resté évasif. Sans juger « impensable« aller chercher quelques députés républicains ou de droite divers « s’il manque deux ou trois sièges pour avoir cette majorité absolue. »