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Banques marocaines : des vulnérabilités demeurent malgré la résilience (OCDE)


LE Secteur bancaire marocain Le secteur de l’assurance semble bien armé pour faire face aux défis à venir, soutenu par les réformes en cours et une gestion proactive des risques. Cependant, malgré une croissance soutenue et une résilience avérée, ce secteur est confronté à des défis importants. La concentration du marché, la hausse des prêts non performants et les risques climatiques sont autant de vulnérabilités à surveiller. Dans ce contexte, Banque Al-Maghrib renforce la réglementation et met l’accent sur l’inclusion financière et la diversification des services pour maintenir la stabilité du système financier. C’est ce qui ressort de l’étude économique de laOrganisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dédié à la Marocprésenté le 11 septembre à Rabat. Les banques constituent une part importante du secteur financier, dont les actifs représentaient 220% du PIB en 2022.

OCDE : Le Maroc continue d’enregistrer une reprise économique « solide » malgré les difficultés

LE établissements de crédit représentent environ 62 % de tous les actifs de la Système financier marocaincontre 20 % pour le Organismes de placement collectif en valeurs mobilières10% pour le compagnies d’assurance et de réassurance et 8% les autres institutions financières. En outre, les activités bancaires sont fortement concentrées dans les grandes institutions : les trois principales banques représentent 61,6% des actifs, 60,1% des crédits et 63,3% des dépôts du secteur bancaire. « La forte concentration du secteur bancaire se traduit par de faibles pressions concurrentielles et une rentabilité élevée des banques : retour sur fonds propres supérieur à 8% en moyenne », souligne l’étude.

Toutefois, il est précisé que la concurrence s’est améliorée dans le Secteur bancaire marocain Ces dernières années, en raison du renforcement continu du cadre réglementaire, de la libéralisation des activités bancaires et des efforts déployés par le Banque centrale pour promouvoir lainclusion financière« Le Maroc gagnerait à poursuivre les efforts qu’il a déployés à travers des programmes visant à diversifier et développer les services bancaires digitaux et les solutions de paiement mobile, à élargir leur accès à tous les agents économiques – notamment les PME, les femmes et les populations des zones rurales – et à promouvoir les programmes d’éducation financière », recommande leOCDE. Outre la concentration, l’étude indique que les créances non performantes des entreprises ont augmenté pour atteindre 11% du total des encours de crédits, notamment en raison du ralentissement de la croissance économique, combiné à la hausse des taux d’intérêt et au choc énergétique. Les secteurs du tourisme, de la restauration et de la construction sont les plus touchés. Des tests de résistance menés par Banque Al-Maghrib indiquent néanmoins que le Les banques marocaines serait en mesure de maintenir des niveaux de solvabilité supérieurs aux exigences minimales, même en cas de forte pression économique.

« Bank Al-Maghrib met actuellement en œuvre les règles de Bâle III et, dans certains domaines, les exigences minimales sont déjà respectées, notamment en ce qui concerne le ratio moyen de fonds propres de base, qui s’est établi à 12,4% en 2022 (bien au-dessus du ratio minimum de Bâle III de 9%), et le ratio moyen de solvabilité, à 15,6% (bien au-dessus du ratio minimum de 12%) », détaille le rapport. L’étude rappelle également qu’en plus du ratio de solvabilité, Bank Al-Maghrib a introduit, en 2021, le ratio de levier dont le seuil réglementaire est fixé à 3%, aussi bien sur base sociale que consolidée, conformément aux normes internationales. « Le ratio de levier moyen du secteur bancaire s’est établi à 7,41% à fin 2022, reflétant le faible recours des banques marocaines à l’endettement », est-il précisé.

Risques immobiliers et climatiques dans le collimateur

Parmi les sources de vulnérabilité, l’immobilier et l’agriculture représentent des secteurs sous haute surveillance. Le marché de l’immobilier commercial est fragilisé par un stock important de biens invendus et des retards dans les projets de construction. Quant à l’agriculture, elle reste particulièrement vulnérable aux risques climatiques, notamment à la sécheresse. Un tiers du portefeuille de prêts bancaires est exposé à ces aléas climatiques, et les dommages économiques causés par des événements extrêmes pourraient atteindre 12 % du PIB.

A cet égard, le Conseil de Stabilité Financière a recours à des stress tests pour quantifier l’impact des risques climatiques sur la stabilité financière, en évaluant les effets d’un stress hydrique aigu sur l’activité économique et son impact sur les pertes bancaires. Par ailleurs, la Banque Centrale, avec l’appui de la Banque Mondiale, a récemment mené son premier stress test de risque climatique systémique du secteur bancaire marocain. Pour rappel, sur la base de différents modèles climatiques et macro-financiers, ce stress test de risque climatique a été mené pour quantifier les effets des sécheresses et des inondations sur l’économie et le secteur bancaire marocains, et pour évaluer l’impact d’une transition énergétique sur l’exposition au risque de crédit.

lematin

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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