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Bannissez la guerre, construisez la paix – Chronique de Francis Wurtz – 6 septembre 2024

Cet été, les violences atroces contre les populations civiles n’ont pas connu de répit, que ce soit au Moyen-Orient, en Ukraine ou au Soudan. Heureusement, des initiatives diplomatiques ont percé dans ce contexte meurtrier : elles méritent d’être prises en considération, car elles montrent la bonne voie. C’est le cas des efforts conjoints de l’Union africaine, de l’Arabie saoudite, de l’Égypte, des Émirats arabes unis, des États-Unis et de l’ONU pour organiser des pourparlers entre les deux protagonistes de la guerre qui fait rage au Soudan, qui a atteint un « point de rupture cataclysmique », selon l’ONU.

Un autre exemple à saluer est celui des efforts soutenus de la Chine pour servir de médiateur entre la Russie, dont elle est proche, et l’Ukraine, dont elle défend le principe essentiel de souveraineté territoriale. En effet, après la visite d’un envoyé spécial de Pékin à Kiev, où il a déclaré que les négociations de paix étaient, selon lui, « la seule voie viable » pour mettre fin aux hostilités, c’était au tour du ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, de se rendre en Chine fin juillet.

Une « première » qui n’est pas sans contrarier Washington, dans la mesure où Pékin prône, en même temps que le respect de la souveraineté territoriale – chère à Kiev –, des garanties de sécurité pour la Russie, dont l’Otan ne veut pas entendre parler. A noter qu’après la Chine, l’autre géant du « Sud global », l’Inde, vient de faire, à son tour, le déplacement à Kiev après celui à Moscou. Peu avant, le président brésilien Lula avait réitéré sa position en faveur de « négociations de paix impliquant les deux camps du conflit » et son homologue sud-africain, historiquement lié à Moscou, avait accepté de recevoir le président ukrainien à Pretoria.

Construire la paix exige de la cohérence et de la détermination

Autant de gestes qui ont le mérite de laisser entrevoir une autre voie possible : celle d’un arrêt des combats en échange de la recherche multilatérale d’un règlement politique, associant, aux côtés des États occidentaux, les grands acteurs du Sud, tous opposés à la poursuite de la guerre. Placées sous l’égide de l’ONU, fondées sur les principes du droit international, ces discussions dureraient le temps nécessaire pour trouver des compromis mutuellement acceptables.

Concernant l’enfer de Gaza, on rétorquera que les États-Unis ont aussi le mérite de chercher un cessez-le-feu durable. En effet, le 10 juin, ils ont pris l’initiative d’une excellente résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, qui n’a été bloquée par aucun pays membre de cette instance.1Il s’agissait d’un plan en trois étapes, prévoyant progressivement « la cessation définitive des hostilités », la libération des otages, « le retrait complet des forces israéliennes de Gaza » et sa reconstruction !

Problème : comme prévu, Netanyahou s’est employé à torpiller ce projet, quitte à risquer une conflagration régionale. Qu’a fait Washington pour sauver son plan, alors qu’il dispose d’un moyen radical pour arrêter le bras armé criminel de l’équipe Netanyahou en stoppant les livraisons d’armes ? Il a accepté d’accorder concession sur concession à son allié stratégique, au prix d’une impasse dramatique dans les interminables négociations de Doha, au Qatar, alors que les exactions les plus horribles de l’armée d’occupation se multiplient, aussi bien à Gaza qu’en Cisjordanie et au Liban ! Construire la paix exige cohérence et détermination : c’est un combat politique, mais c’est un combat.

Avant de partir, une dernière chose…

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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