Bank run, qu'est-ce que c'est et comment l'éviter ? - 08/07/2024 à 08:30
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Bank run, qu’est-ce que c’est et comment l’éviter ? – 08/07/2024 à 08:30

Bank run, qu’est-ce que c’est et comment l’éviter ? – 08/07/2024 à 08:30

En cas de crise, les retraits bancaires peuvent être bloqués sur les comptes courants ou certains produits d’épargne. Un bank run, ou panique bancaire, est un scénario plausible en cas de crise politique et économique.

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Panique bancaire

Le 9 juin, à la suite des résultats des élections européennes, le président Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale, ouvrant une période d’instabilité politique qui pourrait déboucher sur une situation politique inédite : l’arrivée au pouvoir d’un parti d’extrême droite en France. Ce scénario impacterait la capacité du pays à se financer sur les marchés publics, une situation qui, combinée au déficit public actuel (5,5 % du PIB) et à la dégradation de la note de la dette française fin mai, pourrait faire craindre un effondrement du système financier. Les épargnants, craignant la faillite de leur banque, pourraient se précipiter vers les distributeurs automatiques pour récupérer leurs économies. C’est ce qu’on appelle une panique bancaire ou un « bank run ».

Blocage des retraits

Sur son site, la Banque de France rappelle que l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) est chargée en France de superviser le secteur bancaire et de « préserver la stabilité du système financier ». Elle peut donc légalement imposer aux banques de « limiter ou d’interdire temporairement l’exercice de certaines opérations », comme les retraits d’espèces sur les comptes courants. Si cela n’est jamais arrivé en France, ce type de mesure a été prise ponctuellement lors de la crise économique à Chypre en 2013 et en Grèce en 2015. Philippe Crevel, économiste et président du Cercle de l’épargne, indique que ces mesures, très rares, sont « toujours limitées dans le temps ».

Une mesure de précaution

L’économiste précise également que cette opération ne consiste pas à saisir l’épargne des particuliers. Il s’agit « simplement d’une mesure de précaution pour éviter la faillite des banques concernées si tous leurs clients venaient à retirer leur épargne d’un coup ». Depuis l’adoption de la loi Sapin 2 du 9 décembre 2016, cette disposition peut également être prise par les compagnies d’assurance. En effet, en cas de risque pour le système financier, le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) peut geler temporairement les contrats d’assurance-vie. Rappelons que les comptes courants et les contrats d’assurance-vie abritent une grande partie de l’épargne des particuliers.

Capital protégé dans une certaine mesure

Si le gel temporaire des retraits est envisageable en cas de risque de défaillance bancaire, les particuliers seraient couverts, au moins en partie. Le Fonds de garantie et de résolution des dépôts (FGDR) est l’opérateur de crise du secteur bancaire et financier. Il protège les avoirs des épargnants et peut les rembourser jusqu’à 100 000 euros pour chaque compte ouvert (comptes courants, livrets d’épargne réglementés (Livret A, LEP, LDDS) et livrets bancaires). Le Fonds de garantie des assurances de personnes (FGAP) couvre les souscripteurs jusqu’à un montant de 70 000 euros en cas de défaillance de leur compagnie d’assurance.

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