Bangladesh : l’étrange silence de la gauche
Tout a commencé début juillet. Des manifestations étudiantes massives ont éclaté au Bangladesh pour réclamer des changements dans le système de recrutement de la fonction publique, jugé inégalitaire. Dans ce pays asiatique, des quotas ont été instaurés, réservant plus de la moitié des postes à des groupes spécifiques, notamment les enfants des vétérans de la guerre de libération du pays contre le Pakistan en 1971. Les manifestants réclament un recrutement basé sur le mérite et la fin d’un système trop biaisé en faveur des enfants des partisans de la Première ministre Sheikh Hasina, à la tête du pays depuis 2009.
Au fil des jours, les manifestations se sont intensifiées à travers le pays et de violents affrontements ont éclaté avec les forces de sécurité. Plus de 300 personnes ont trouvé la mort, un couvre-feu a été instauré et l’accès à Internet a été coupé. Lundi 5 août, le mouvement de protestation a atteint un nouveau palier, avec l’assaut du palais du Premier ministre par des milliers de manifestants anti-gouvernementaux.
Démission du Premier ministre, affrontements meurtriers… Que se passe-t-il au Bangladesh, où les manifestations tournent à l’insurrection ?
➡️ https://t.co/Guoflz8zjV pic.twitter.com/grC6CfmOXu— franceinfo (@franceinfo) 5 août 2024
Mais depuis la chute du gouvernement bangladais, une autre forme de violence se développe. Les factions islamistes profitent du chaos pour affirmer leur domination, en ciblant particulièrement la minorité hindoue. De nombreuses vidéos circulent sur les réseaux sociaux, montrant des familles torturées, violées, humiliées, soumises à des violences sexuelles. « Allah Akbar » enthousiaste. Absolument effroyables, les images évoquent inévitablement les atrocités génocidaires commises en Israël le 7 octobre dernier.
Après la chute du gouvernement de #Bangladeshles islamistes ont commencé à attaquer violemment la minorité hindoue pour les chasser du pays.
Les images qui nous parviennent sont absolument horribles et rappellent terriblement le 7 octobre…
Actuellement, plusieurs… pic.twitter.com/xvYmyPoIXe
— Jérémy Benhaïm (@JeremBenhaim) 6 août 2024
A gauche, un silence surprenant… ou pas
En France, à droite, des voix s’élèvent pour dénoncer ces massacres ethniques. Valérie Boyer, sénatrice LR des Bouches-du-Rhône, évoque « Des actes de barbarie qui rappellent le pogrom du 7 octobre »de la « scènes de crucifixion » et un total de « 500 hindous tués, torturés, brûlés vifs et des centaines de femmes hindoues violées »Fraîchement élu député RN du Territoire de Belfort, l’essayiste Guillaume Bigot s’est lui aussi indigné d’un massacre commis par des islamistes. « dans l’indifférence embarrassée d’une petite élite euro-mondialiste multiculturelle ».
Car à gauche, en fait, c’est silence radio. On les croirait tous partis en vacances dans une grotte. Jamais les derniers à dénoncer un prétendu « génocide » à Gaza, Panot, Portes, Hassan, Caron et autres Delogu n’ont pas daigné tweeter le moindre mot sur les atrocités racistes commises au Bangladesh. Les grands médias sont tout aussi embarrassés. Ils parlent tous de « manifestations violentes »mais il n’y en a pas un seul pour pointer clairement du doigt les massacres islamistes qui ont lieu en ce moment. « Aucun média français ne dit ce qui se passe réellement au Bangladesh »inquiète l’Observatoire du journalisme, qui dénonce une « scandale médiatique ».
Scandale médiatique : aucun média français ne dit ce qui se passe réellement en France #BangladeshPlus de 500 hindous y ont été tués, des centaines de femmes violées par des islamistes, des temples pillés… Mais les médias n’évoquent que des « manifestations violentes ». pic.twitter.com/AAtfgd7Ufb
— Observatoire du journalisme (Ojim) (@ojim_france) 7 août 2024
Comment expliquer ce silence assourdissant ? Les rédactions sont-elles désertes en cette période estivale ? Vu le nombre d’articles consacrés actuellement aux JO, à Gaza ou au coming out de Lucie Castets, tous les journalistes ne sont visiblement pas en vacances. Doutent-ils de la véracité des vidéos qui circulent sur Internet et attendent-ils une confirmation d’un organisme « sérieux », comme l’AFP ? Vu leur capacité à multiplier les articles à partir d’une seule vidéo dans d’autres affaires (George Floyd, Nahel, Michel Zecler, Rafah…), cette hypothèse doit également être écartée.
L’explication est hélas plus simple. Comme toujours, la gauche française hésite à incriminer l’islamisme. Par peur de passer pour raciste, par peur de s’aliéner une partie de son (e)lectorat, par peur de « faire le jeu de… » C’est pourquoi les Français sont tenus dans l’ignorance de ce qui se passe réellement au Bangladesh.
Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 08/10/2024 à 12:53.