Bamako : l’échec de Wagner face aux attaques jihadistes
Une double attaque à Bamako contre une école de gendarmerie et un aéroport militaire fait désormais état d’au moins 75 morts et 250 blessés. Un tel modus operandi se confirme pour Al-Qaïda qui, plutôt que de commettre des attaques massives contre des civils, cible des postes militaires. Comment expliquer l’échec du groupe Wagner à lutter contre le jihadisme au Mali ?
Qui sont les auteurs de cette double attaque ?
L’attaque a été revendiquée par le groupe affilié à Al-Qaïda, très actif dans la région du Sahel, analyse Wassim Nasr. « Le groupe est dirigé par Iyad Ag Ghali, un chef touareg et ancien diplomate, et soutenu par le prédicateur peul Amadou Koufa. Formé en 2017, le groupe cherche à faire respecter la charia. Il a étendu son influence au-delà des clivages ethniques traditionnels. Ses membres recrutent désormais dans plusieurs communautés, notamment les Dogons et les Bambaras.explique le journaliste, précisant que cela donne à cette faction d’Al-Qaida une portée transnationale au-delà de son berceau malien.
L’invité du matin
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Négocier avec Al-Qaïda
Contrairement à l’État islamique, le groupe s’est montré ouvert aux négociations avec les États existants et les acteurs locaux. Wassim Nasr rappelle par exemple qu’Iyad Ag Ghali « avait lui-même accepté à l’époque la proposition de négociation du président malien Ibrahim Boubacar Keïta. A l’époque, le président François Hollande avait refusé de négocier avec eux. Or, négocier ne veut pas dire se soumettre. Cela permet même de scinder le groupe en écartant les plus radicaux. Ces derniers se trouveront affaiblis. N’oublions pas qu’une des grandes différences entre Al-Qaida et l’Etat islamique est qu’Al-Qaida fait de la politique et l’Etat islamique non. »