Le 14 janvier, après plusieurs incidents probablement liés à ce que l’on appelle la « guerre hybride », l’Otan a annoncé le lancement de l’opération « Baltic Sentry », dont l’objectif est de « dissuader toute tentative » d’acteurs, étatiques ou non, de saboter des opérations critiques. infrastructures sous-marines dans la mer Baltique.
Si le détail des moyens employés n’a pas été donné afin de « ne pas rendre l’ennemi plus informé qu’il ne l’est déjà », selon Mark Rutte, le secrétaire général de l’Otan, l’Etat-Major d’armée (EMA) a toutefois précisé que la contribution française s’appuierait sur le chasseur de mines tripartite (CMT) « Croix du Sud », déployé au sein du Groupe permanent OTAN de lutte contre les mines 1 (SNMCMG1 pour Standing NATO Mine Countermeasures Group 1) ainsi que sur un avion de patrouille maritime Atlantic 2 .
Comme on pourrait le supposer, cette nouvelle opération de l’OTAN en mer Baltique n’est pas du goût de la Russie. Et il l’a fait savoir, en visant l’Atlantic 2. Selon le témoignage d’un journaliste de l’AFP qui se trouvait à bord, l’avion de la Marine nationale a en effet été visé par une « tentative de brouillage », avant d’être éclairé par la conduite de tir d’un avion russe. radar Cela a été confirmé par l’EMA, sans plus de détails.
Que l’Atlantic 2 ait été « victime » d’une tentative de brouillage électronique n’est pas surprenant. Depuis plusieurs mois, avec leurs systèmes Tobol et Krasukha-S4, les forces russes perturbent les signaux GPS dans la région baltique, ce qui affecte non seulement le trafic aérien mais aussi (et surtout) le trafic maritime.
📍Mer Baltique | Activité de surveillance « Baltic Sentry » du@OTAN_FR.
➡️ Activité de surveillance des câbles sous-marins en réponse aux dommages causés aux câbles reliant l’Estonie et la Finlande.
➡️ Objectif : protection des infrastructures sous-marines critiques… pic.twitter.com/lju554ugLM
— Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) 16 janvier 2025
En revanche, la désignation de l’Atlantic 2 par un radar de conduite de tir est bien plus grave dans la mesure où elle constitue la dernière étape avant l’éventuelle ouverture du feu et que celle-ci s’est produite, en outre, au-dessus des eaux internationales.
« Le fait d’éclairer avec un radar nos avions évoluant dans les eaux internationales traduit une action agressive », a souligné auprès de l’AFP le colonel Guillaume Vernet, porte-parole de l’EMA. Cela « n’est pas exceptionnel dans ce domaine » et cela « signifie que la Russie ne reste pas passive », a-t-il déclaré. Ainsi, poursuit l’officier, les Russes affichent leur hostilité « de manière contenue ».
Cela dit, le colonel Vernet a salué le « comportement professionnel de l’équipage » de l’Atlantic 2, qui « a permis d’éviter toute escalade » et de poursuivre sa mission au large de la Suède et des pays baltes. Durant cette opération, qui a duré cinq heures, 200 navires, essentiellement civils, ont été repérés. Aucun d’entre eux n’a été considéré comme suspect.
Il est toutefois peu probable que les forces russes aient eu l’intention d’abattre l’Atlantic 2, à moins qu’elles ne veuillent provoquer une montée soudaine des tensions avec la France et l’OTAN.
Cependant, une telle attitude ne fait qu’augmenter le risque d’un incident grave. En 2023, au-dessus de la mer Noire, des manœuvres jugées dangereuses par un avion de combat russe entraînent la perte d’un drone américain MQ-9A Reaper. Plus tôt, dans la même région, un Su-27 « Flanker » avait tiré un missile non loin d’un avion espion RC-135 Rivet Joint de la Royal Air Force. Plus tard, Moscou a évoqué un « dysfonctionnement technique » pour expliquer cet incident.
L’année dernière, l’EMA a signalé un « échange radio particulièrement agressif » entre un avion d’alerte précoce E-3F AWACS de la 36e Escadre de commandement et de contrôle aéroportée (EC2A) et des opérateurs russes. Plus récemment, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a une nouvelle fois dénoncé l’attitude des Russes. « Les pilotes d’hélicoptères français ont fait l’objet de tentatives aveuglantes, le contrôle aérien russe a menacé d’abattre une patrouille française de Rafale », a-t-il déclaré dans un entretien publié par Le Point. Il s’agit de « pratiques qui avaient disparu depuis la fin de la guerre froide », a-t-il conclu.
Mise à jour : Via le réseau social X, M. Lecornu a dénoncé une « action russe agressive » qui « n’est pas acceptable ». Et de préciser que l’Atlantic 2 avait été éclairé par le radar de conduite de tir d’un système de défense aérienne S400, probablement venu de Kaliningrad. « Nos armées continueront d’agir pour défendre la liberté de navigation dans les espaces aériens et maritimes internationaux », a-t-il assuré.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, un avion de patrouille maritime français Atlantique 2 a été la cible de mesures d’intimidation russes.
Il patrouillait dans l’espace aérien international au-dessus de la mer Baltique, dans le cadre d’une opération de l’OTAN, et était éclairé par…
— Sébastien Lecornu (@SebLecornu) 17 janvier 2025
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