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Baisse des prix mondiaux des céréales et des oléagineux

Baisse des prix mondiaux des céréales et des oléagineux

La perspective de récoltes abondantes se profile depuis plusieurs semaines. La publication lundi du rapport mensuel sur l’état des cultures dans le monde (WASDE) par le ministère américain de l’Agriculture, référence dans le secteur, est venue enfoncer le clou.

Selon ces estimations, la production mondiale de blé pour la campagne 2024/2025, la production est attendue à 798 millions de tonnes, celle de maïs à près de 1,22 milliard de tonnes et celle de soja à 429 millions de tonnes.

Par rapport à la campagne 2014/2015, cela représente environ 10 % de blé en plus, 20 % de maïs en plus et 34 % de soja en plus.

Les prix ont chuté dans la foulée, atteignant près de leurs plus bas niveaux depuis 2020 à Chicago.

A Paris, le prix du blé tendre est passé de 217 euros la tonne jeudi dernier à 207 euros mercredi. Celui du colza est passé de 469 euros la tonne à 455 euros. Le prix de la tonne de maïs est passé sous la barre symbolique des 200 euros.

On est loin des records atteints au printemps 2022, qui étaient environ deux fois plus élevés que les prix actuels. L’invasion russe de l’Ukraine, deux grands exportateurs de céréales, avait fait craindre une pénurie.

Les acteurs du marché ont été surpris lundi par la Des rendements records attendus pour le soja américainrévisé à la hausse dans le rapport américain de lundi.

« Le rapport a fait baisser les prix du soja à un tel point qu’il a également pesé sur ceux du maïs et du blé », a déclaré Dewey Strickler, analyste chez Ag Watch Market Advisors. « Le marché cherche à savoir jusqu’où les prix peuvent baisser », a-t-il ajouté.

« A un moment donné, la baisse des prix va inévitablement ramener la demande », ajoute Frank Cholly, courtier pour RJO Futures. Les prix du blé seront les premiers à rebondir, selon lui.

« Qualité catastrophique »

En attendant, la chute des prix du blé sur les marchés mondiaux s’apparente à un double coup dur pour les producteurs en France, où la récolte de blé tendre devrait être le plus bas depuis les années 1980.

« En plus d’une petite production, nous avons une qualité catastrophique « , explique Damien Vercambre, analyste pour la société Inter Courtage.

Les niveaux de protéines semblent bons, mais le  » poids spécifique « , un critère important pour les exportateurs, n’est pas là, estime-t-il. « Les grains sont petits et peu remplis », explique le spécialiste.

Les intermédiaires peuvent certes trier le blé pour ne garder que les meilleurs grains. Mais une partie du blé meunier, destiné à la consommation humaine en pain ou en biscuits par exemple, sera peut-être transformé en blé fourrager, pour nourrir les animaux, suggère-t-il. Le blé sera alors en concurrence avec le maïs fourrager, à un prix inférieur.

Les acteurs du marché ont également surveillé le résultat d’une Appel d’offres égyptienSelon Gautier Le Molgat, patron du cabinet Argus Media France, le pays avait proposé la semaine dernière d’acheter plusieurs millions de tonnes de blé sur une période allant d’octobre à avril, une méthode inhabituelle pour ce grand importateur de blé.

Le Caire n’a finalement acheté que 280 000 tonnes, ce qui reste une quantité importante. Mais les offres faites comprenaient principalement Blé russe et ukrainienet dans une moindre mesure les Bulgares. « Cela illustre parfaitement le fait que les Russes et les Ukrainiens restent pleinement impliqués dans le marchés d’exportation « , remarque M. Le Molgat.

Les prix des céréales et des oléagineux sont également soumis à la conjoncture économique et « on sent clairement que l’humeur a changé sur les marchés » depuis la semaine dernière, les investisseurs étant de plus en plus inquiets du risque de récession économique, constate M. Vercambre.

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