Bagarres, coups, insultes : les fêtes villageoises face à la violence dans le Lot
Les nouvelles les plus importantes de la journée

Bagarres, coups, insultes : les fêtes villageoises face à la violence dans le Lot

Bagarres, coups, insultes : les fêtes villageoises face à la violence dans le Lot

l’essentiel
Chaque été, les villages du Lot s’animent au rythme des fêtes votives. Concerts, repas, balades… Chacun organise ses festivités le temps d’un week-end. Mais, depuis quelques années, la violence est aussi de la partie.

« Cela fait des années que nous faisons appel à un service de sécurité », explique Benjamin Fridrick, le président du comité des fêtes de Catus. Car les fêtes votives, rendez-vous estival incontournable dans le Lot, font face à une recrudescence de la violence. Chaque week-end, différents villages organisent leurs festivités annuelles. Attractions foraines, concours de pétanque, concerts et repas, l’ambiance est généralement toujours festive.

Aujourd’hui, les comités des fêtes ont une épée de Damoclès au-dessus de la tête. En effet, la fin de soirée est souvent mouvementée. « Le vendredi soir vers la fin de la fête, à chaque fois, des jeunes se bagarrent vers deux ou trois heures du matin, c’est déjà arrivé deux ans de suite », raconte un employé de la mairie de Parnac.

Les bagarres et les agressions étant de plus en plus fréquentes, de nombreux comités de fêtes sont contraints de faire appel à un service pour assurer la sécurité de tous chaque soir de festivités. Ces prestations ont un coût important. « Cela fait sept ou huit ans que nous engageons un service de sécurité, c’est quatre personnes par soir et un maître-chien et cela nous coûte environ 2 500 € pour deux soirs », rapporte Benjamin Fridrick. « Évidemment, c’est de l’argent qu’on ne peut pas mettre ailleurs, on est obligé de revoir le budget à la baisse, on choisit par exemple des groupes moins chers et moins connus », ajoute-t-il. En effet, différents villages s’accordent à dire que ces services de sécurité, bien que nécessaires, empiètent sur le reste de l’animation. « Ils essaient de faire de leur mieux mais cela impacte forcément le budget », confie l’employé de la mairie de Parnac.

Lire aussi :
Bagarre et coups de feu lors du « bal de printemps » d’un petit village de l’Aveyron

« Nous avons même enregistré un record d’entrée »

La montée de la violence dans les fêtes de village est une réalité, mais tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Pour certains, le coût des services de sécurité est tel qu’ils ne peuvent pas s’offrir les animations les plus attractives. Cela entraîne une baisse de fréquentation. Pour d’autres, le service de sécurité est rassurant, suffisant pour enregistrer un nombre record d’entrées. « Dans notre pays, il n’y a pas trop de problèmes, seulement des petites bagarres mais rien de violent, nous engageons un service de sécurité tous les ans, pour chaque soirée, donc nos soirées sont sûres, ce n’est pas dangereux. Nous avons même enregistré un nombre record d’entrées le premier juin », explique Paul Arnal, le président du comité des fêtes de Montcuq.

« Les gens n’ont plus de filtre »

De son côté, la gendarmerie assure ne pas avoir enregistré de grosse augmentation des excès lors des fêtes de village. « On voit que les gens sont plus agressifs, sans filtre et moins dans le dialogue. A chaque fête on a quelques excès liés à la consommation d’alcool notamment », explique le commandant de compagnie de Cahors. Les gendarmes interviennent de manière préventive, en accompagnant les communes dans la mise en place d’un dispositif de sécurité concernant les zones piétonnes, les accès routiers et les parkings. Ils préviennent aussi les abus de consommation, effectuent des contrôles sur place et aux alentours. « On adapte notre service aux informations dont on dispose, à la taille de la fête et à la fréquentation qu’ils attendent également », ajoute-t-il. En effet, il arrive que des réservistes soient appelés en renfort si besoin. Malgré les Jeux olympiques, les effectifs de la gendarmerie du Lot restent les mêmes cet été.

Quitter la version mobile