avertissements de l’autorité de sécurité
Prolongation de la durée d’exploitation du parc existant et projets de nouveaux réacteurs, petits ou grands : souhaitée par le gouvernement, la relance du nucléaire civil en France suscite déjà de nombreuses interrogations de la part de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). ). Jeudi 16 mai, à l’Assemblée nationale, cette autorité administrative indépendante (en cours de fusion avec l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) a présenté son rapport sur l’état de la sûreté nucléaire en 2023 dans le pays – un niveau jugé « satisfaisant ». « .
Par coïncidence, c’est la veille, le 15 mai, après une semaine de manœuvres, qu’EDF a achevé le premier chargement d’uranium dans le cœur de son réacteur EPR de Flamanville (Manche). Avec douze ans de retard, l’unité désormais la plus puissante du groupe public, 1 600 mégawatts (MW), devra encore monter en puissance avant de commercialiser enfin son électricité.
EDF étudie la possibilité d’exploiter tous les réacteurs existants jusqu’à 60 ans, voire au-delà. Hormis l’EPR nouvelle génération, fin 2023, l’âge moyen de ses cinquante-six tranches déjà en exploitation dans le pays était de 26 ans pour les quatre de 1 450 MW, 36 ans pour les vingt de 1 300 MW, et 41 ans. pour les trente-deux de 900 MW.
Corrosion sous contrainte
Comment anticiper le vieillissement d’une cuve de réacteur ou d’une enceinte de confinement ? Par la voix de son président, Bernard Doroszczuk, l’ASN insiste sur une « nécessité forte et immédiate d’identifier les mesures à prendre ». Le « gendarme » du nucléaire devrait recevoir les conclusions d’EDF d’ici la fin de l’année, avant de prendre sa propre décision en 2026.
Il faudra également rester vigilant face à un phénomène détecté à l’automne 2021 : la corrosion sous contrainte. Des fissures sur certaines canalisations ont conduit EDF, en 2022, à arrêter une grande partie de son parc. Soit pour la réparation, soit pour la prévention. « Personne ne peut dire et affirmer qu’on n’en trouvera pas un nouveau »prévient M. Doroszczuk, évoquant également une certaine « degré d’incertitude sur l’origine du phénomène ». La géométrie des canalisations est l’un des principaux facteurs possibles. C’est la raison pour laquelle, lorsqu’il est apparu, le problème concernait principalement… les seize réacteurs les plus récents.
« Exigences particulières »
Voilà pour l’existant. Les travaux des six futurs réacteurs de grande puissance (EPR 2) n’ont pas encore démarré. Ils sont prévus dans les centrales de Penly (Seine-Maritime), Gravelines (Nord) et Bugey (Ain). Après des années de lenteur, tous ces nouveaux projets «nécessitent un effort exceptionnel en termes de compétences, de gestion de projet et de rigueur industrielle»souligne l’ASN.
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