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Avec son incursion à Koursk, l’Ukraine brise le tabou sur l’utilisation d’armes occidentales en Russie… avec le soutien de ses alliés

Des militaires ukrainiens se préparent à combattre le char Challenger 2 près de la ligne de front dans la région de Zaporizhzhia, le 12 février 2024.
GENYA SAVILOV / AFP Des militaires ukrainiens se préparent à combattre le char Challenger 2 près de la ligne de front dans la région de Zaporizhzhia, le 12 février 2024.

GENYA SAVILOV / AFP

Des militaires ukrainiens se préparent à combattre le char Challenger 2 près de la ligne de front dans la région de Zaporizhzhia, le 12 février 2024.

UKRAINE – Les preuves sont là. Pour son incursion sans précédent en Russie, l’Ukraine utilise bel et bien des armes fournies par ses alliés. Plus de dix jours après le début de cette opération de grande envergure de l’autre côté de la frontière, Volodymyr Zelensky en a revendiqué la responsabilité samedi 17 août « un renforcement des positions » Les forces ukrainiennes dans la région de Koursk. Au moins 82 localités russes ont été prises, selon Kiev, qui veut forcer la Russie à créer une « zone tampon ».

L’Ukraine s’est appuyée sur des chars britanniques Challenger 2 pour son incursion, selon les enquêtes du BBC Et SkyNews. La chaîne canadienne Radio-Canada a pour sa part repéré, sur des séquences filmées par CNNDes véhicules militaires et des chars Leopard 2A4 de fabrication canadienne traversent la frontière.

« Il est devenu clair que l’Ukraine a utilisé des véhicules, des armes et des munitions fournis par les États-Unis pour mener à bien cette audacieuse opération terrestre en Russie », a déclaré le porte-parole. observer également le Le New York Times.

Le déploiement d’équipements militaires occidentaux sur le sol russe n’était pas arrivé depuis la Seconde Guerre mondiale. Une surprise pour Moscou, mais aussi pour les alliés de l’Ukraine. Outre-Atlantique, l’administration Biden n’a pas été informée du lancement de l’incursion ukrainienne, a confirmé le porte-parole du département d’Etat Matthew Miller.

«  Il n’est pas rare qu’ils fassent des choses sans nous en informer.a confié un responsable sous couvert d’anonymat à Reuters. Sselon le Le New York Times, Les services de renseignements américains savaient depuis plus d’un an que l’Ukraine avait l’ambition de procéder à une incursion en Russie, mais n’étaient pas au courant du lieu prévu ni de la date précise.

« Un dilemme pour Poutine » qui ravit les Occidentaux

Encore taboue il y a quelques semaines, l’utilisation d’armes occidentales sur le territoire russe aurait pu compliquer les relations entre Kiev et ses alliés. Il n’en est rien. Le président de la commission de la défense du Bundestag, le député allemand Marcus Faber, a écarté la question dans une interview au quotidien russe Berlin Morning Post la semaine dernière. Une fois que les armes sont remises à l’Ukraine, elles sont ukrainiennes. Cela s’applique à tout équipement, y compris le Leopard 2.a-t-il déclaré, faisant référence aux chars livrés par l’Allemagne à Kiev.

Le succès de l’opération a été salué au plus haut niveau aux États-Unis, notamment par le sénateur républicain de Caroline du Sud, Lindsey Graham. « Que penses-je de Koursk ? C’est audacieux, brillant, magnifique. Continuez comme ça. » a déclaré l’homme qui a rencontré Volodymyr Zelensky à Kiev lundi dernier.

« Ils ont trouvé un point faible dans la position russe, l’ont exploité rapidement et l’ont fait très habilement. »a déclaré le général Christopher Cavoli, spécialiste de la Russie, relayé par le Le New York Times.

L’incursion ukrainienne, un moyen de défense

Pour justifier l’utilisation de leurs armes et munitions en Russie, les alliés de Kiev ont adopté un langage similaire : l’incursion ukrainienne est en réalité une action défensive. Si Londres n’a pas confirmé l’utilisation de chars britanniques, le ministère de la Défense a réitéré « le droit évident » L’Ukraine va utiliser des armes britanniques « se défendre contre les attaques illégales de la Russie ». « Cela n’exclut pas des opérations à l’intérieur de la Russie »a ajouté un porte-parole à la BBC.

Même son de cloche du côté canadien : « Les Ukrainiens savent mieux que quiconque comment défendre leur territoire (…). Le Canada n’exerce aucune restriction géographique sur l’utilisation de l’équipement militaire que nous leur fournissons »a assuré Andrée-Anne Poulin, porte-parole du ministère de la Défense, citée par Radio-Canada.

UN « consultation d’experts juridiques au sein des pays de l’OTAN » conclu que « Le droit à la légitime défense couvre également le droit de contre-attaquer », Le ministre letton des Affaires étrangères, Baiba Braze, a également déclaré : BBC.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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