« Avec mon fils de 15 ans, je ne savais pas comment faire »
Par
Brian Le Goff
Publié le
Voir mon actualité
C’est un date à laquelle elle repoussait depuis plusieurs mois. En septembre 2024, Sylviepresque 51 ans, a appris qu’elle était atteinte d’un cancer du sein. Soutien au sein de l’établissement du sein de Rennes, elle retrace son parcours contre la maladie.
En effet, lorsque nous fêtons nos 50 ans, en guise de carte d’anniversaire, nous recevons une lettre de l’assurance maladie nous indiquant qu’il faut faire des examens pour les cancers du sein et colorectal. C’est bien de dire « Bienvenue dans la vieillesse », ironise-t-elle. Je savais donc que j’avais une mammographie à faire.
De plus, elle j’ai senti une « balle » presque au centre de sa poitrine, depuis le début du printemps. Mais elle ne l’était pas pas inquiet parce que cette taille n’était pas « pas difficile ». Puis les jours, les semaines et les mois ont passé.
« Je comprends très vite la gravité »
C’est finalement à la rentrée qu’elle a décidé de prendre rendez-vous après s’être sentie pendant les vacances d’été. deux nouvelles bosses sous l’aisselle. « J’avais des démangeaisons sous le bras. » Elle obtient très vite un créneau.
Le 10 septembre, elle a passé sa mammographie. Il s’agit d’une radiographie des seins dans deux positions, « pas agréable », décrit-elle. « Je fais aussi une échographie. Le médecin constate que la mammographie est bonne et qu’il n’y a rien d’anormal. Je lui dis toujours que j’ai une boule dans la poitrine. »
Le professionnel vérifie ces grumeaux. « Alors là, il m’a dit : « D’accord, nous devrons faire une biopsie. » Je lui demande si c’est urgent et il me répond : « Si ce n’était pas nécessaire, je ne le ferais pas pour toi ». Je comprends très vite la gravité. »
Une rencontre dans deux jours
Dès le même jour, Sylvie est invitée à contacter l’établissement du sein de Rennes, spécialisé dans diagnostic rapide. Nous sommes le mardi 10 septembre, elle reçoit un rendez-vous jeudi 12deux jours plus tard. Chaque jeudi est destiné à la prise en charge rapide des patients pour lesquels une suspicion de cancer a été constatée.
« Très tôt le matin, je réalise mon biopsiec’est-à-dire un prélèvement de tissus au niveau de la lésion cancéreuse suspecte puis, je reviens dans l’après-midi pour l’annonce des premiers résultats provisoires. Là, nous avons confirmé ce qui était prévisible : la présence de cellules cancéreuses. Un diagnostic qui doit être confirmé une semaine plus tard par les résultats définitifs.
Quand on y est, on se doute qu’on n’aura pas de bonnes nouvelles la semaine suivante.
Le jeudi suivant, la confirmation arriva. Par conséquent, un date d’exploitation enlever la tumeur est défini. Ce sera le 7 octobre. En même temps, nous supprimons le ganglion lymphatique sentinelle pour l’analyser et vérifiez qu’il n’a pas été atteint pour les cellules cancéreuses.
Un parcours professionnel inspirant dans sa lutte contre le cancer
Avec beaucoup de facilité, Sylvie revient sur une partie de son parcours professionnel qui l’a aidée dans cette épreuve : « Je travaillé pendant 16 ans comme interprète pour accompagner Français de la Nouvelle-Calédonie dans leur suivi médical en Australie. J’ai donc rencontré de nombreux patients et je connais les différents degrés de cancer. »
La première semaine, sans diagnostic complet, j’ai été assez affectée. J’avais du mal à me concentrer. Toutes mes pensées ont fini par aboutir à cela. C’était trop dur à garder. C’est bête, mais j’ai pensé très vite à mon héritage, au cas où.
Après l’opération, le protocole qui lui est assigné consiste à réaliser radiothérapieune radiothérapie localisée pour cibler le site tumoral. « Nous sommes allongés dans la même position chaque jour pendant séance de dix minutes environ», détaille très précisément le designer en bureau d’études.
Ne « déchargez pas ce fardeau sur tout le monde »
Pendant ses arrêts de travail, la quinquagénaire prend soin d’elle : « Déjà, je me dis, tu as de la chance, physiquement, rien n’a changé. » Mais comment en parler autour de soi, sans « décharger ce fardeau sur tout le monde », s’interroge encore Sylvie.
Quand quelqu’un me demande comment je vais, sans qu’il sache que j’ai un cancer, je détourne la conversation pour qu’il me dise d’abord ce qu’il vit en ce moment. Je ne veux pas que toute la discussion tourne autour de mon cancer.
« Le plus dur avec son fils, c’est de ne pas pleurer »
« Avec mon fils de 15 ans, je ne savais pas comment faire. » Sylvie voulait absolument tout lui dire éviter les mots qui pourraient immédiatement susciter des inquiétudes comme un cancer ou une tumeur. Durant la première semaine, avant d’avoir les résultats définitifs de la biopsie, elle lui explique qu’elle fait des analyses : « Je lui dis déjà que j’aurai peut-être besoin d’un traitement. »
Le plus dur avec son fils, c’est de ne pas pleurer, pour ne pas l’inquiéter plus que nécessaire. Il n’a pas trop réagi lorsque je lui en ai parlé pour la première fois. J’ai fini par lui dire que c’était un cancer du sein. Je n’ai pas l’impression qu’il était conscient de la gravité de la situation à ce moment-là et c’est une bonne chose.
Le jour du diagnostic, elle était soulagée « parce que ça pourrait être pire » : « Je n’ai pas besoin de subir une mastectomie et je suis finalement dans un cancer relativement moins grave. »
Forte de son expérience auprès des patients – elle a même parfois rencontré des personnes au stade terminal de leur cancer – elle se dit qu’il faut relativiser. En ce moment, elle attend désormais les résultats de l’analyse du ganglion sentinelle qui a été retiré. « S’il est touché, je vais faire de la chimio. Et là, c’est encore autre chose. »
Ce n’est peut-être pas une maladie effrayante, mais c’est un diagnostic lourd à porter.
Dans ce contexte, elle estime avoir perdu son caractère insouciant : « C’est sûr que ça relativise et les petits soucis du quotidien ne sont plus vraiment là. Je crois que la vie suit son cours et qu’il faut en profiter à chaque instant. » Mais l’incompréhension reste présente : « Je me dis : pourquoi moi ? Cela fait 30 ans de consommation de produits sains pour éviter précisément ce genre de problèmes. Et pourtant, je suis toujours touché. »
« L’enseignement que je donne est qu’il il faut s’écouter et suivre son intuition. Si je n’avais pas insisté auprès du médecin lors de mon échographie, le cancer aurait peut-être été découvert à un stade plus avancé, trop tard », note-t-elle.
Un partenaire patient à ses côtés
Au sein de l’Etablissement du Sein Rennais, Sylvie a pu évoquer lors d’un entretien avec le président de l’association, également patiente partenaire de l’équipe de soins de support, Karine Balcou: « C’est une discussion en roue libre, où on peut aborder tous les sujets d’un point de vue de patient à patient. Au début, je pensais que ce serait une répétition de ce que disaient les médecins, mais pas du tout. J’étais très intéressée de connaître le parcours de Karine et j’étais heureuse que tous les sujets ne sont pas uniquement axés sur mon cancer . »
Pour expliquer son propos, elle raconte le moment où un mon collègue était mortifiépar l’annonce de son cancer. «C’était moi qui la rassurais . Le mot cancer fait encore très peur», observe-t-elle.
De son côté, Karine Balcou, patiente partenaire et également manipulateur radio à l’hôpital privé Saint-Grégoire, abonde : « J’étais diagnostiqué avec un cancer bilatéral
seins en 2015 et subi une chimiothérapie, une radiothérapie et une hormonothérapie, avant de subir une reconstruction mammaire en 2017. J’ai donc suivi une formation à l’Université Paris-Sorbonne Médecine pour être aux côtés des autres patientes après moi. »
Je suis devenue une patiente partenaire pour soutenir les femmes atteintes d’un cancer du sein comme j’aurais aimé l’être lorsque cela m’est arrivé.
Il s’agit donc d’un partage d’expériencequi se fait entre deux patients : « Cela nous permet d’aborder des sujets dont on n’aborde pas forcément avec les équipes médicales, de revenir si besoin est sur le parcours de soins, mais aussi de parler comment nous vivons chaque jour avec notre cancer. Comment faire nôtre cette histoire ? . »
« Le but est de créer un lien avec la personne pour qu’elle peut vider son sacici, peut-être le seul endroit où elle peut le faire. Enfin, cela peut être petit conseil pratiquecomme la façon dont vous vous habillez après une opération pour un cancer du sein », conclut-elle.
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias préférés en vous abonnant à Mon Actu.