avec leurs roues larges et leurs cadres épaissis, les « fatbikes » posent problème aux Pays-Bas

Populaires auprès des adolescents, de plus en plus présents sur les pistes cyclables, mais trop faciles à « débrider » et à l’origine d’accidents, les « fatbikes », ces vélos électriques aux grandes roues et au cadre imposant font l’objet de débats houleux aux Pays-Bas, où les autorités s’attaquent aux secteurs illégaux en attendant de légiférer.

Vous avez aimé nos débats sur les trottinettes, vous allez adorer celui qui bouleverse le pays du vélo, les Pays-Bas, à propos les gros vélos, durant cet automne. Ces modèles de vélos électriques ont des roues très larges et un cadre épaissi. A l’origine, il s’agissait de vélos utilisés dans les pays nordiques (Alaska, Scandinavie) pour pouvoir rouler sur la neige.

Ces modèles sont de plus en plus présents sur les routes néerlandaises, d’autant plus que le port du casque est devenu obligatoire pour les conducteurs de scooter en janvier 2023. Comme dans d’autres pays européens, dont la France, la vitesse d’un vélo électrique est limitée à 25 km/h, au-delà, votre engin passe dans la catégorie cyclomoteur, avec les obligations qui vont avec : port du casque, immatriculation, assurance, absence d’aide à l’achat quand c’est le cas comme en France pour un VAE (vélo à assistance électrique).

Il apparaît cependant que la plupart de ces fatbikes sont très faciles à « débloquer ». Il existe une multitude de tutoriels sur internet, des logiciels de reprogrammation qui limitent sa rapidité. En quelques secondes, le compteur peut alors grimper à des vitesses atteignant 45km/h et parfois plus. La vitesse excessive provoque des accidents, l’organisation néerlandaise de sécurité soulignant une augmentation rapide du nombre d’admissions d’urgence. Autre problème, certains modèles, importés de Chine, possèdent des batteries trop puissantes dès le départ, et des spécifications techniques dignes des cyclomoteurs.

Face à la multiplication des plaintes, des accidents et aux débats houleux qui agitent les médias et les assemblées politiques, les autorités néerlandaises commencent à réagir. Au cours de l’été, 16 500 modèles chinois illégaux ont été saisis dans le port de Rotterdam et un millier d’autres dans les centres de distribution.

Pressé par les parlementaires de légiférer, le gouvernement temporise en invoquant la difficulté de mettre en place des mesures qui ne pénaliseraient pas tous les utilisateurs de vélos électriques. Parmi les pistes étudiées, l’instauration d’un âge minimum – 14 ans – pour conduire ces fatbikes, ou encore le port obligatoire du casque. Après un vote de la chambre basse du Parlement, le ministre de l’Infrastructure doit se prononcer d’ici fin 2024.