Avec l’élection de Trump, la COP29 est loin d’être la seule préoccupation pour le climat
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Donald Trump montre l’un des décrets qu’il a signés concernant les pipelines Keystone XL et Dakota Access, dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, le mardi 24 janvier 2017.
CLIMAT – Mauvais timing. À moins d’une semaine de l’ouverture de la COP29 à Bakou, Donald Trump a décroché son billet aller-retour pour la Maison Blanche. Lors de la conférence de l’ONU sur le climat qui s’ouvre ce lundi 11 novembre en Azerbaïdjan, quelque 198 pays – dont les États-Unis – doivent s’entendre sur des engagements pour limiter le réchauffement climatique. Mais pour Donald Trump, ces discussions ont peu d’importance : pour le milliardaire, le » blague « du changement climatique est « l’une des plus grosses arnaques de tous les temps ».
Ainsi, dès son retour au pouvoir, Donald Trump souhaite quitter l’Accord de Paris, un texte clé qui vise à limiter le réchauffement en dessous de 1,5°C et qu’il avait déjà quitté lors de son premier mandat. Mais ce n’est pas tout : l’ex-président a également évoqué une sortie de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), ce qui permettrait aux États-Unis, deuxième pollueur mondial, d’échapper aux négociations sur le climat.
Dans ce contexte, les discussions à la COP29 s’annoncent plus tendues que prévu, alors que les pays doivent déjà aborder un sujet très sensible : le financement de la transition écologique. Le retrait américain de la diplomatie climatique risque d’encourager d’autres grands pollueurs, comme la Chine et l’Inde, à revoir à la baisse leurs propres engagements. Une perspective inquiétante, qui ne constitue pourtant que la première conséquence de la réélection de Donald Trump.
4 milliards de tonnes de gaz à effet de serre
D’après les calculs du site spécialisé Dossier CarboneLe retour de Donald Trump pourrait entraîner 4 milliards de tonnes d’émissions américaines supplémentaires d’ici 2030 par rapport à la tendance actuelle, sous le mandat de Joe Biden. Cela équivaut aux émissions de l’Europe et du Japon réunis, ou à celles de 140 pays à faible revenu réunis.
Concrètement, si les politiques annoncées par le candidat républicain sont appliquées, les États-Unis risquent de ne réduire leurs émissions que de 28 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2005. Cet objectif serait bien en deçà de la réduction de 50 à 52 % que le pays s’est engagé à atteindre dans l’Accord de Paris. Et encore une fois, cette estimation ne prend pas en compte la promesse de « perceuse, bébé, perceuse », martelé par Donald Trump tout au long de sa campagne.
Un bon dans l’exploitation des énergies fossiles
C’est une idée fixe chez Donald Trump : pour se développer, les États-Unis doivent exploiter au maximum les énergies fossiles, quelles que soient les conséquences sur le réchauffement climatique de la planète. « Nous possédons plus d’or liquide que n’importe quel autre pays au monde. Plus que l’Arabie Saoudite ou la Russie »a-t-il encore rappelé dans son discours de victoire.
Le milliardaire climato-sceptique souhaite également lever le moratoire sur la construction de nouveaux terminaux d’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) et abroger les récentes réglementations sur les émissions des véhicules, mises en place pour accélérer la transition vers l’électrique. Par ailleurs, d’autres normes récentes, comme celles limitant les émissions de CO2 des centrales électriques au charbon, pourraient être annulées sans nécessiter l’approbation du Congrès américain.
Démêler la politique climatique américaine
Donald Trump veut également inverser le capLoi sur la réduction de l’inflation (IRA)loi historique sur le climat promulguée en août 2022 sous Joe Biden. Le vote de ce texte a permis de mobiliser 369 milliards de dollars pour soutenir l’industrie verte au cours des dix prochaines années. Cet argent doit servir à créer des emplois dans les secteurs de l’énergie solaire, de l’énergie éolienne et de la fabrication de batteries.
Mais le président réélu est en total désaccord avec cette loi. Il souhaite par exemple freiner le développement des éoliennes dès que possible. « premier jour » en fonction, pour garantir qu’ils ne tueront pas les oiseaux et les baleines.
Cette volonté de détricoter la politique climatique du pays n’est pas sans rappeler son premier mandat. Entre 2017 et 2021, Donald Trump a abrogé plus d’une centaine de réglementations de la politique climatique des États-Unis. Cette fois, il souhaite également éliminer l’Agence de protection de l’environnement (EPA) et l’Agence nationale américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA), institution essentielle dans l’étude du climat et de ses évolutions à l’échelle mondiale.
Face à toutes ces promesses, l’avenir climatique des États-Unis et du monde dépend désormais de ce que Donald Trump mettra réellement en œuvre au cours de son mandat. « Personne ne sait ce qui va se passer »déclaré à Politique Glen Peters, chercheur au Centre international de recherche sur le climat, basé à Oslo. « Et c’est peut-être ce qui est le plus inquiétant. »
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