avec le Real Madrid, la souffrance rend plus fort
Le club merengue a souffert pour soulever la coupe aux grandes oreilles, samedi. Une capacité à se retourner qui montre à quel point cette équipe est meilleure que les autres.
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Alors qu’on laisse passer la tempête plutôt que de lutter en vain contre les éléments, le Real Madrid a donné une cruelle leçon au Borussia Dortmund (2-0), samedi 1er juin. Dominer n’est pas gagner, même en finale de Ligue des Champions. En soulevant la coupe aux grandes oreilles, les Merengues ont fini par connaître par cœur le chemin de la victoire, le grand chemin, les raccourcis mais aussi les détours.
Peu importe si tout ne se passe pas parfaitement, ce sont toujours les Blancs qui gagnent. Souvent, ce genre d’adages ont tendance à exagérer la réalité, mais lorsqu’une équipe a remporté neuf finales de C1 d’affilée (le dernier échec remontant à 1981), le hasard ou la chance ne peuvent être invoqués. Il y a un savoir-faire du côté madrilène, une spirale positive dans laquelle chaque succès en entraîne un autre. Samedi, le club le plus titré de l’histoire de la plus prestigieuse compétition européenne (15 fois) s’est imposé sous la houlette de l’entraîneur le plus titré de cette même compétition (cinq fois).
En face, le Borussia Dortmund a peut-être déjà atteint le toit de l’Europe (en 1997), mais il s’est présenté en finale comme l’invité inattendu. Seulement cinquième de son championnat, il ne pouvait prétendre à rien d’autre que le rôle de l’outsider condamné à l’exploit. Il lui restait deux étapes successives à franchir pour être sacré à Wembley : vaincre ses propres complexes, puis son adversaire. Seule la première tâche est terminée.
De quoi bousculer le Real Madrid lors d’une première période largement dominée par les joueurs d’Edin Terzic. Le poteau et Thibaut Courtois intervenaient pour préserver un score vierge à la pause (le Real était alors dominé huit tirs à deux). Sûrement découragés par toutes ces occasions manquées, les joueurs du BVB revenaient des vestiaires sans l’énergie qui les accompagnait durant les 45 premières minutes. Il suffisait aux Madrilènes de changer la donne.
« Nous avons fait tellement de bonnes choses. La seule différence est qu’ils avaient cet instinct de tueur, et nous pas. »
Edin Terzic, entraîneur du Borussia Dortmunden conférence de presse d’après-match
« On a fait des erreurs, mais ils ne nous ont pas tués. Quand ils ne nous tuent pas, on revient vite », a résumé le Français Eduardo Camavinga au micro de Canal+. Depuis le retour de Carlo Ancelotti sur le banc du Real, cette force inconsciente rend le club insubmersible en Ligue des Champions, ce que les joueurs eux-mêmes ont du mal à définir. Il y a deux ans, les remontées successives contre le PSG, Chelsea et Manchester City l’ont mis en lumière. Même si les scénarios n’étaient pas aussi rocambolesques cette saison, cette force a quand même guidé le Real.
Résistez et gagnez, « c’est l’histoire et la tradition du cluba réagi Carlo Ancelotti après la rencontre. L’ambiance dans le vestiaire est vraiment bonne. Je dois remercier le club et aussi les joueurs, sans gros ego, vraiment humbles. Ce n’était pas difficile de diriger cette équipe cette saison. ». Le départ de Karim Benzema, la blessure longue durée de Thibaut Courtois, les pépins physiques qui ont accablé les défenseurs centraux… Rien de tout cela n’a fait vaciller le Real Madrid, invaincu lors de sa campagne de Ligue des Champions malgré la domination de Leipzig en huitièmes de finale. et les qualifications par un trou de souris contre Manchester City et le Bayern Munich.
D’une part, c’est l’une des meilleures saisons de l’histoire du club. Deux défaites en 55 matches toutes compétitions confondues (les deux fois contre l’Atlético de Madrid) et le troisième total de points le plus élevé de son histoire sur une saison de Liga (95). D’un autre côté, il y a aussi cet appétit pour les victoires étriqués (21 toutes compétitions confondues). Ironiquement, la finale est le seul match remporté par plus d’un but par le Real lors des huitièmes de finale de sa campagne de C1.