Après la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle, les Américaines appellent sur les réseaux sociaux à copier le mouvement sud-coréen des « 4B ». Cette dernière consiste à refuser tout type de relation avec les hommes.
Quelques heures après la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine, de nombreuses femmes cherchent à copier le mouvement féministe radical « 4B », originaire de Corée du Sud, pour protester contre la nomination du milliardaire à la tête du pays.
« Mesdames, nous devons commencer à nous intéresser au mouvement 4B, comme les Sud-Coréens, et provoquer une forte baisse du taux de natalité en Amérique. » L’appel de cette Américaine, via une publication sur X (anciennement Twitter), a recueilli 15 millions de vues en une seule journée, plus de 400 000 likes et des milliers de réponses de soutien et d’encouragement.
Mesdames, nous devons commencer à considérer le mouvement 4B comme les femmes en Corée du Sud et donner à l’Amérique une baisse très forte du taux de natalité :
– pas de mariage
– pas de travail
– pas de rencontres avec des hommes
– pas de relations sexuelles avec des hommes
Nous ne pouvons pas laisser ces hommes rire le dernier… nous devons riposter
– (@lalisasaura) 6 novembre 2024
Pour rappel, le premier mandat de Donald Trump avait permis l’annulation, en juin 2022, de la garantie fédérale du droit à l’avortement, normalement protégé par la loi « Roe v. Wade ». Certains craignent donc un nouveau recul de leurs droits reproductifs lors de cette seconde mainmise.
Qu’est-ce que le « mouvement 4B » ?
Prenant racine dans le sud de la péninsule coréenne en 2018, la vague « 4B » a surtout pris de l’ampleur en 2023, grâce aux réseaux sociaux. En soi, le terme « 4B » est un raccourci pour quatre mots coréens, tous commençant par « bi », la forme négative de la langue.
En détail, le mantra rejette le mariage hétérosexuel (« bihon »), la maternité (« bichulsan »), les fréquentations et la recherche d’un partenaire romantique (« biyeonae ») et les relations hétérosexuelles dans leur ensemble (« bisekseu »). « ).
Ce mouvement encourage les femmes à tourner le dos aux normes traditionnelles de genre, afin de dénoncer les inégalités hommes-femmes omniprésentes dans le pays. Par ailleurs, la société sud-coréenne est secouée depuis plusieurs années par de nombreux cas de féminicides, de vengeance pornographique et subit une vague inquiétante de crimes sexuels contre les femmes.
Toutefois, selon nos confrères du Parisien, si le phénomène reste minoritaire en Corée du Sud avec quelque 5 000 adhérentes, force est de constater que le mouvement a toujours une résonance internationale.
une recherche explosive
« Le mouvement 4B reflète une profonde frustration à l’égard des rôles de genre que de nombreuses femmes trouvent restrictifs », a déclaré le Dr Alice Wong, sociologue à Stanford, interrogée par l’International Business Times.
«Pour les Américaines, la victoire de Trump symbolise un retour aux valeurs conservatrices qui se font souvent au détriment de l’autonomie des femmes. Le mouvement 4B offre un modèle de résistance, même s’il est radical », a-t-elle ajouté.
Selon les données de Google Trends, les recherches sur ce mouvement ont explosé mardi 6 octobre, pour atteindre un pic le lendemain.
