L’exercice avait été un tel succès pour lui. En 2017, le discours de la Sorbonne imposait Emmanuel Macron sur la scène associative. Sept ans plus tard, à quelques semaines d’élections européennes à hauts risques politiques, le président de la République aimerait rééditer la performance. C’est donc une nouvelle fois dans le grand amphithéâtre de l’université qu’il a choisi de livrer, jeudi 25 avril, sa vision pour l’Europe.
De retour dans ces lieux, Emmanuel Macron le fait « le choix du conservatisme »regrette un de ses proches, qui a milité pour un site capable d’incarner le combat du locataire de l’Elysée pour l’industrie européenne. « Le président se sent attaqué sur ses bases, l’économie et l’Europe »explique ce proche, alors que les finances publiques françaises ont dérapé et qu’à l’issue du scrutin du 9 juin, Renaissance pourrait arriver loin derrière le Rassemblement national (RN) et être suivi de près, voire dépassé, par les socialistes.
« C’est con d’aller au même endroit qu’en 2017, ça ne peut être que pire », juge un autre habitué de l’Elysée. D’autant que la donne a changé : aujourd’hui, Emmanuel Macron n’a plus de majorité à l’Assemblée nationale, comme c’était le cas en 2017, alors qu’il venait d’être confortablement élu. « La Sorbonne est le lieu des résultats », répond l’Elysée. Avant de rappeler que « l’intuition d’une Europe souveraine »porté par M. Macron en 2017, s’est avéré être « très pertinent », et celui-là « une grande partie des propositions faites » à cette occasion « est entré en vigueur ». En clair, poursuit ce conseiller du chef de l’Etat, « ce que dit le président à la Sorbonne a des chances de devenir réalité ».
Depuis 2019, une période de grande influence
A Bruxelles, le constat est largement partagé : Paris a participé à façonner l’agenda communautaire ces cinq dernières années, rythmées par des crises sans précédent, comme celle du Covid-19 ou la guerre en Ukraine. Même certains opposants au chef de l’Etat l’admettent. « Je reconnais Emmanuel Macron pour avoir marqué des points dans l’agenda qu’il s’était fixé »concède François-Xavier Bellamy, tête de liste du parti Les Républicains (LR) aux élections européennes.
Du plan de relance européen post-Covid-19 à l’achat groupé de vaccins ou de gaz, de l’adoption d’instruments de régulation numérique et de défense commerciale à la réhabilitation du nucléaire ou aux esquisses d’une politique industrielle, les Vingt-Sept ont, depuis 2019, pris de nouvelles initiatives qui font largement écho « l’Europe souveraine » qu’Emmanuel Macron a défendu en 2017.
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