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Avec la pénurie de logements, la mairie craint de voir « des dizaines de milliers d’étudiants dans les rues »

C’est un cri d’avertissement. «Nous nous préparons à une rentrée scolaire dramatique pour les étudiants parisiens et franciliens», prévient Jacques Baudrier, adjoint au logement à la mairie de Paris. Dans la question ? La situation du marché locatif à Paris, et particulièrement des petits espaces, alors que la crise du logement est sans précédent. « Les acteurs du secteur privé n’ont plus rien à louer et ferment les agences immobilières, la cruche d’eau déborde, la situation de crise est exponentielle, on va se retrouver avec des dizaines de milliers d’étudiants dans les rues », s’affole le député.

Depuis des mois, les signes des difficultés à venir s’accumulent. Une étude de la plateforme SeLoger.com montrait par exemple en janvier dernier que le nombre d’appartements à louer avait baissé de 50 % en un an, et de 73 % en trois ans dans la capitale. Moins pessimiste, Corinne Jolly, présidente de Pap.fr (particulier à particulier) affirme que le nombre d’annonces a baissé de 12 % entre mai 2023 et mai 2024, et parle plutôt d’un « phénomène de dégradation d’année en année ».

« Paris devient une ville pied-à-terre »

Difficultés d’accès au crédit, hausse des taux d’emprunt, etc., les raisons sont multiples. Selon Jacques Baudrier, Paris perd au moins 8 000 logements locatifs par an. Alors qu’il y en avait 600 000 il y a trente ans, et même un million juste après la guerre, Paris ne propose plus que 350 000 logements locatifs. « Cela a été compliqué pendant des années mais maintenant nous avons atteint un niveau de crise jamais vu auparavant », s’alarme Barbara Gomez, conseillère déléguée en charge du contrôle des loyers, des plateformes de location et de la protection des locataires.

La faute en revient notamment aux résidences secondaires. Selon un rapport de l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur) rendu public en décembre, le nombre de logements inoccupés a explosé ces dernières années. De 14,1 % en 2011 selon les chiffres de l’Insee, leur nombre a atteint 18,8 % en 2020 (262 000 sur 1,4 million). Près d’un logement sur cinq à Paris est inoccupé. Les résidences secondaires et occasionnelles représentent aujourd’hui 9,6% du parc immobilier parisien.

« Paris devient une ville pied-à-terre », s’inquiète Jacques Baudrier. Il ajoute : « Nous aurons bientôt plus de logements vides que de logements privés attribués. » L’élu communiste propose une solution : « Multiplier par deux ou trois la taxe sur les logements vacants et la taxe d’habitation sur les résidences secondaires. » « On pourrait libérer 100 000 logements », répète Jacques Baudrier.

13 000 logements sociaux pour étudiants

Car du côté de la Mairie de Paris, nous revendiquons être au maximum de ce qu’il est possible de faire, compte tenu des compétences dont dispose la collectivité. La ville consacre déjà 19 % de sa production de logements sociaux aux étudiants. Elle en produit 600 nouveaux chaque année, et même 850 cette année, soit 10 % de la production de logements sociaux étudiants en France, et même un tiers de ce que propose l’Ile-de-France chaque année. Mais avec un total de 13 000 logements sociaux pour étudiants, cela reste très insuffisant pour répondre aux besoins des 300 000 jeunes étudiant à Paris, même si tous ne recherchent pas un logement.

« Si tu ne trouves pas de logement, tu abandonnes tes études, ou tu vas de plus en plus loin et quand les temps de trajet augmentent, c’est plus fatigant. Quand on sait que plus de la moitié des étudiants travaillent à côté, il y a un risque d’échec », commente Barbara Gomez. Pour faire face à cette année particulièrement tendue, notamment à cause des JO qui absorbent toute l’offre disponible, Corinne Jolly conseille de ne pas chercher de logement après l’événement, mais à partir du mois de juin.

Cammile Bussière

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