Avec la nomination de la députée Marie-Agnès Poussier-Winsback, l’économie sociale et solidaire se trouve un ministère spécifique
Faut-il y voir un symbole ? La nouvelle ministre déléguée à l’Économie sociale et solidaire, à l’Intéressement et à la Participation, Marie-Agnès Poussier-Winsback, fait partie de ces députés dont la réélection en juillet, face à une candidate du Rassemblement national, s’est jouée, selon ses propres termes, « dans un mouchoir » (dans les 426 votes) et merci à la « transfert de votes de gauche » au nom du front républicain.
Agé de 57 ans, le député du 9et députée de la circonscription de Seine-Maritime depuis 2022, précédemment maire de Fécamp et conseillère régionale de Haute-Normandie, est engagée de longue date à droite, d’abord au RPR puis à l’UMP, aux Républicains, avant de rejoindre Horizons, le parti d’Édouard Philippe, en 2021. Elle s’est notamment illustrée lors de la dernière législature, en étant rapporteure de la proposition de loi sur la revalorisation du métier de secrétaire de mairie.
Alors que, depuis janvier, l’économie sociale et solidaire (ESS) est rattachée à la ministre déléguée aux PME, au Commerce, à l’Artisanat et au Tourisme Olivia Grégoire, Marie-Agnès Poussier-Winsback se voit donc confier un portefeuille ministériel explicitement dédié à l’économie sociale et solidaire et positionné dans le périmètre du ministère de l’Economie et des Finances, deux des revendications formulées dès la nomination de Michel Barnier par ESS France, l’association qui représente les acteurs de l’économie sociale et solidaire et défend leurs intérêts.
Soutien aux groupes vulnérables
Encore en manque de reconnaissance, l’ESS compte pourtant plus d’un million d’entreprises, d’organisations et d’associations, qui mettent en œuvre des modes d’entreprise et de développement économique soucieux de leur responsabilité sociale et environnementale, avec un autre rapport au partage des richesses et une gouvernance plus démocratique.
Aujourd’hui, elle représente 14,9 % de l’emploi privé en France, dans des secteurs variés, du médical et social au sport, de l’éducation au recyclage des déchets – le « premier kilomètre d’intérêt général, dans un contexte de désertification des territoires et de dégradation des services publics », L’ESS France insistait en septembre. Ce sont aussi des acteurs incontournables dans l’accompagnement des publics fragilisés.
Pourtant, les acteurs de l’ESS doivent encore lutter pour s’imposer comme des acteurs à part entière de l’économie, éligibles aux appels d’offres et aux dispositifs de soutien aux entreprises : en pleine crise du Covid-19, le gouvernement n’avait-il pas tout simplement oublié de remettre en cause l’accès des associations aux prêts garantis par l’État, calculés en fonction du chiffre d’affaires et non du budget ?
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