Face à une grève qui s’annonce largement soutenue par quelque 33.000 salariés de la région de Seattle aux Etats-Unis, Boeing a décidé de suspendre toutes ses dépenses en attendant la médiation avec les syndicats, qui doit débuter mardi.
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À situation désespérée, mesures désespérées. Boeing annonce le gel de toutes les embauches et reporte toutes les augmentations de salaire liées aux promotions internes. Le groupe suspend également tous les voyages d’affaires non essentiels de ses dirigeants, supprimant les voyages en première classe et en classe affaires, y compris pour les membres de la direction. Il met également en suspens des contrats de conseil avec des cabinets externes, ainsi que certaines missions publicitaires.
L’avionneur américain prend également des décisions radicales concernant la production de ses appareils. Le groupe va réduire considérablement ses dépenses d’approvisionnement, notamment en suspendant les commandes liées aux grands programmes du 737 MAX – l’avion phare sur lequel le groupe fonde de grands espoirs – mais aussi du 777 ou du 767, fabriqués sur des sites proches de Seattle et dont les livraisons accumulent déjà les retards.
Ces décisions entraînent également une baisse de la production de pièces détachées, avec des mesures temporaires inévitables de chômage technique pour les ouvriers, ainsi que pour les cadres et les dirigeants. Il s’agit d’un nouvel épisode très difficile que traverse le groupe. Un de plus, après les contretemps techniques qui ont cloué au sol un bon nombre de ses avions.
Jeudi 12 septembre, les 33 000 salariés du groupe de la région de Seattle ont rejeté le projet d’accord collectif sur les salaires et approuvé la grève à 96%. Les débrayages ont débuté le lendemain. Les négociations entre l’avionneur américain et l’Union internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale doivent reprendre mardi 17 septembre. Les deux parties ont accepté d’entamer une médiation. La direction de Boeing est sur les nerfs, la dernière grande mobilisation de l’entreprise, en 2008, ayant duré 57 jours et gravement perturbé la production.
francetvinfo