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avec la fin des corrections académiques, une nette baisse des résultats

Lors d'un examen du brevet des collèges, à Lambersart (Nord), le 1er juillet 2024.

Parmi les 855.688 candidats au diplôme national du brevet, 85,6% d’entre eux ont réussi l’examen, a annoncé l’Education nationale vendredi 12 juillet. Des résultats en baisse de 3,5 points au niveau national, puisque 89,1% des collégiens l’ont réussi en 2023.

Dans le détail, le taux d’admission a baissé de 8,3 points dans l’académie de Créteil, de 7,1 points dans l’académie de Versailles, et même de 11,8 points en Guyane. Les écarts sont très marqués dans ces académies où sont scolarisés de nombreux élèves en très grosses difficultés scolaires. Ce recul est lié à la disparition d’une pratique longtemps méconnue : les « corrections académiques », c’est-à-dire la modification rétrospective du résultat final d’une académie.

Entre les mains des recteurs, ces corrections n’avaient pas pour but d’assurer l’égalité de tous les candidats à l’examen en corrigeant « l’effet professeur » (un correcteur donnant des notes plus ou moins « sèches »), ni d’arrondir les résultats d’un élève pour lui permettre d’obtenir une admission ou une distinction. Elles avaient pour but de lisser les résultats sur l’ensemble du territoire, pour éviter un décrochage trop massif dans une académie ou une autre. Leur disparition est évidemment flagrante dans les académies qui concentrent le plus de difficultés sociales. Dans d’autres régions, les baisses sont moins marquées, comme à Lyon, qui ne perd que 0,7 point, ou à Paris, qui perd 1 point, avec des résultats par ailleurs élevés dans ces deux territoires (88,5 % des admis à Lyon et 90,6 % à Paris).

« Discours de vérité »

La fin des corrections académiques est l’une des mesures de la « choc des savoirs », annoncé par Gabriel Attal. Dans une lettre adressée aux enseignants le 5 décembre 2023, le ministre de l’Éducation de l’époque avait défendu l’idée de mettre fin à une pratique qui « réévalue artificiellement la valeur » notes d’examen final. « Il s’agit de mettre fin à la possibilité qui existe pour les recteurs de relever la moyenne de tous les candidats après l’harmonisation, par exemple en ajoutant un point à chacun, pour augmenter les taux de réussite d’une académie »expliqué à la Monde le directeur général de l’enseignement scolaire, Edouard Geffray, quelques semaines après cette annonce.

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La dématérialisation des corrections, à compter de la session d’examens 2022, avait donné lieu à des alertes indignées de correcteurs, qui ont vu leurs moyennes changer après avoir saisi toutes leurs notes. « Le passage aux corrections électroniques nous a permis de détecter ces phénomènes »a confirmé Edouard Geffray.

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Cammile Bussière

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