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Avec Emmanuel Macron, les apprentis sorciers de la dissolution

De Gaulle, Aron, Mendès-France… C’est simple, il a la bouche pleine de grands hommes, Bruno Roger-Petit, ce fameux dimanche 9 juin. Après le triomphe de l’extrême droite aux élections européennes (37%) et le maigre score (14,6%) de la majorité présidentielle, « BRP » (son surnom parmi les initiés) et Jonathan Guémas, conseillers du président de la République, Emmanuel Macron, ont convoqué la presse à une audioconférence pour expliquer, tard dans la soirée, le choix de dissoudre l’Assemblée nationale et de convoquer des élections législatives anticipées, les 30 juin et 7 juillet.

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Conseiller spécial chargé de la communication et de la stratégie, Jonathan Guémas décrypte les rouages ​​de cette partie de poker politique avec à ses côtés Bruno Roger-Petit, en théorie simple conseiller mémoire. En théorie seulement. « Respiration démocratique », « audace, dépassement », « moment de clarification »… Le duo distille habilement les éléments de langage. Depuis plusieurs mois, « BRP » et Jonathan Guémas sont les flingueurs le plus en vue de l’Elysée. Ce dimanche soir, les complices ont construit une histoire bien plus simple et lisse que la réalité : jusqu’à l’après-midi, le scénario de la dissolution, qu’ils avaient contribué à préparer en secret depuis plusieurs semaines, n’avait pas été validé. Emmanuel Macron espérait encore dépasser les 20 % et attendre l’automne pour tirer sa carte.

Pour donner de la hauteur à l’ouvrage, Bruno Roger-Petit déniche quelques citations. » Pierre Mendès-France disait : « En démocratie, il faut convaincre. » Je le cite souvent, je vais le refaire ce soir. Il commence. Alors voici Raymond Aron et son « phrase célèbre », « l’histoire est tragique », puis, en réponse à la question d’un journaliste, boum ! le « Général » lui-même fait irruption : « Comme le disait de Gaulle, ce sont les circonstances qui dictent les décisions. Raisonner de manière rigide relève de la petite politique. » Le conseiller mémoire zappe François Mitterrand, qu’il place pourtant au sommet de son Panthéon personnel. Ce n’est sans doute pas le bon moment pour convoquer l’ancien président socialiste, qui a laissé le souvenir d’un tango meurtrier avec le Front national de Jean-Marie Le Pen pour se maintenir au pouvoir. Emmanuel Macron est lui-même accusé ce soir de jouer avec le danger de l’extrême droite pour réveiller le front républicain.

Rapidement sur la touche

Le groupe BRP n’a jamais semblé aussi puissant que le 9 juin dernier. Cette décision de dissolution a été gardée secrète jusqu’au dernier moment par un petit groupe d’une dizaine de personnes. Même le Premier ministre Gabriel Attal l’a découvert au dernier moment. Bruno Roger-Petit a le luxe de laisser entendre que la dissolution était son choix. Au fil des heures, il raconte l’histoire d’une décision qui doit beaucoup à sa petite équipe. En coulisses, il y a mon ami Clément Léonarduzzi.  » Je suis loin « , L’ancien conseiller spécial d’Emmanuel Macron le répète à qui veut l’entendre.

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Cammile Bussière

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