Choisi pour représenter la France aux Oscars, début mars, le long-métrage de Jacques Audiard a déjà été récompensé de quatre Golden Globes, dimanche, à Beverly Hills : meilleure comédie, meilleure actrice dans un second rôle, meilleur film en langue étrangère, meilleure chanson originale… Une belle moisson qui s’ajoute à celle du Festival de Cannes, en mai dernier (1) et qui laisse envisager un avenir radieux aux Oscars, début mars.
L’histoire est pour le moins originale. C’est celle d’un narcotrafiquant mexicain qui veut devenir une femme. Un rôle interprété par Karla Sofia Gascón, née Carlos Gascón en 1972. Elle est Juan Manitas del Monte au début du film ; Emilia après sa transformation. Aidée par l’avocate Rita (Zoe Saldaña), aimée puis détestée par Jessi (Selena Gomez).
Alors que Camille et Clément Ducol sont partis vivre temporairement à Los Angeles pour accompagner le film en Amérique, Valérie Schermann a, elle, fait le choix de rester en France. « Parce que j’ai du boulot », explique-t-elle. Et pour éviter d’empirer « le bilan carbone catastrophique de Jacques Audiard », son ami de longue date, auprès de qui elle s’est rapprochée professionnellement il y a onze ans. Ensemble, à travers la société Page114, ils ont déjà produit « Les Olympiades », sorti en 2021. Interview flash sur le quai de la gare.
« Ça fait tellement plaisir. Ce sont de justes récompenses. »
Comment analysez-vous le succès d’« Emilia Pérez ? »
Je ne me suis pas tellement posé la question mais ça fait tellement plaisir. Ce sont de justes récompenses. C’est un projet tellement original que cela aurait pu se retourner contre nous mais la presse et le public sont unanimes. Ce qui est touchant, ce sont tous ces gens qui, à la sortie des cinémas, disent : « On adore ».
Pourquoi la magie a-t-elle pris, à votre avis ?
La mise en scène, la musique, les chansons et ces actrices fabuleuses, démentes, qui ont tellement donné. C’est tout cela qui fait que ça fonctionne. Et puis, Jacques Audiard est un formidable directeur d’acteurs.
Vous y avez cru dès le départ ?
J’ai été convaincue dès que Jacques, que je connais depuis longtemps, m’en a parlé et que j’ai vu son traitement (du sujet). À l’époque, il y a quatre ans, il ne savait pas si ce serait un opéra, un spectacle musical, un long-métrage… mais j’ai trouvé que c’était une super idée. Et puis, Jacques Audiard, on sait bien qu’il ne va pas faire n’importe quoi. C’était très intéressant de suivre la gestation de ce projet.
Vous n’êtes pas la seule Angoumoisine au générique de ce film. La chanteuse Camille et son conjoint Clément Ducol, installés en Charente, ont reçu, ce dimanche, le Golden Globe récompensant la meilleure chanson originale.
Ils ont tous les deux travaillé aux fondations du film. Camille a écrit les paroles à partir des dialogues de Jacques Audiard. Clément Ducol a composé la musique. Beaucoup de chansons ont été faites à deux.
Avant les Golden Globes, le Festival de Cannes avait déjà annoncé la couleur…
C’était flippant parce que personne ne l’avait vu avant. La projection a été géniale, l’accueil fabuleux…
Vous aviez, d’ailleurs, une double actualité sur ce Festival de Cannes puisque vous avez aussi produit « La plus précieuse des marchandises », le long-métrage de Michel Hazanavicius, qui figurait également en compétition officielle…
Oui, 2024, c’était mon année.
Sur quoi travaillez-vous actuellement ?
Si j’arrive à boucler les financements avec ma société Akaba, je devrais pouvoir réaliser mon premier film immersif pour dôme pour Michel Ocelot [le réalisateur de « Kirikou » et « Azur et Asmar », NDLR] mais je ne suis pas sûre de le faire à Angoulême.
Un dôme numérique, c’est ce que vous envisagiez, entre autres, pour les anciens Studios Paradis mais le projet a été mis sur la touche par Magelis en 2023. Visiblement, vous avez toujours du mal à digérer votre éviction…
Je continue à penser que c’est une bêtise absolue, que c’est honteux, que cette décision a été prise contre les Charentais. Quand on voit comment ça se déploie dans le monde… Et ça m’énerve quand je passe devant, que rien ne bouge, que j’observe que ces Studios Paradis sont encore vides. C’est triste mais c’est passé…
Aucune chance pour que ce projet d’arts numériques immersifs voie le jour ailleurs qu’aux Chais Magelis, à Angoulême ?
On m’a proposé des ruines trop petites, nécessitant 10 millions d’euros de travaux. Ça ne tenait pas la route. Le projet était déjà ambitieux pour Angoulême. Ce surcoût était intenable.
(1) Prix du jury et prix d’interprétation féminine collectif.
C’est une longévité exceptionnelle au cinéma. Le film « Emilia Pérez » a été projeté durant neuf semaines au CGR d’Angoulême. 105 séances, au total, ont été programmées en version originale et en version française. « Cela a démarré doucement », observe Matthieu Poligaré, le directeur, qui rappelle que le lancement du long-métrage en France, mercredi 21 août, s’est télescopé avec le Festival du film francophone, à Angoulême. « Mais le bouche-à-oreille qui s’est mis en place petit à petit a été incroyable. Quand on a sept films qui sortent chaque semaine, tenir neuf semaines, c’est énorme. »
Après les Golden Globes, 61 cinémas ont décidé de reprendre “Emilia Pérez” en France, indique Valérie Schermann. Le film a dépassé le million d’entrées.
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