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Avec Choose France, l’inaudible satisfaction macroniste sur l’attractivité économique

Emmanuel Macron et le ministre de l'Économie Bruno Le Maire photographiés lors de la 6e édition du sommet Choose France à Versailles en 2023 (illustration)
LUDOVIC MARIN / AFP Emmanuel Macron et le ministre de l’Économie Bruno Le Maire photographiés lors de la 6e édition du sommet Choose France à Versailles en 2023 (illustration)

LUDOVIC MARIN / AFP

Emmanuel Macron et le ministre de l’Économie Bruno Le Maire photographiés lors de la 6e édition du sommet Choose France à Versailles en 2023 (illustration)

POLITIQUE – Cocorico.  » La France reste, pour la cinquième année consécutive, le pays le plus attractif d’Europe », se félicite l’Élysée, en introduction d’une présentation à la presse des enjeux du 7e sommet Choose France à Versailles, organisé ce lundi 13 mai et auquel Emmanuel Macron participera (comme chaque année).

Pour ceux qui suivent l’actualité politique et économique du pays, la question est essentielle dans le discours majoritaire et centrale dans le logiciel macroniste. Dans une interview avec La Tribune dimanche», le ministre chargé de l’Industrie Roland Lescure ne cache pas son enthousiasme.  » Choisir la France n’a jamais autant séduit, on n’a jamais eu autant de demandes de dirigeants étrangers », se félicite le ministre, qui juge que « cet afflux de demandes montre à quel point la France attire les industriels « .

Le ministre cite pour preuve le baromètre EY, indiquant que la France « a conservé son rang de première destination européenne des investissements directs étrangers », avec 1 194 créations et extensions de sites sur l’année. Une annonce qui avait été célébrée sur le réseau social

« Une politique économique volontariste »

Mais pas de quoi gâcher la partie exécutive. En amont de cette édition 2024, l’entourage du chef de l’Etat promet « un nombre record d’annonces », comme c’était (déjà) le cas l’année dernière. Des investissements sont notamment prévus dans divers secteurs, des engrais au nickel, en passant par l’aviation, la robotique domestique ou encore la chimie.

Cependant, il est clair que l’histoire ne soutient pas vraiment l’opinion. Dans le dernier baromètre YouGov pour HuffPost, 76 % des Français estiment que le gouvernement a une mauvaise gestion de l’économie. Un chiffre en hausse de deux points sur le mois. Par ailleurs, et depuis cinq ans que l’exécutif met en avant ses résultats positifs en la matière, Emmanuel Macron n’a jamais grandement bénéficié de ce qui est présenté comme une médaille d’or de l’attractivité.

Et ce, malgré le lien direct fait entre ces résultats et les réformes engagées depuis 2017. L’Élysée présente effectivement la situation comme le fruit de « politique économique volontariste » dirigé par le chef de l’Etat, citant « une politique fiscale attractive, des investissements dans l’innovation avec France 2030, des simplifications réglementaires et une stratégie claire en matière de production d’énergie décarbonée « . Ce contexte ne produit cependant pas d’effet significatif (et positif) sur la perception de la politique économique de l’exécutif.

Un indicateur bancal

La raison en est le caractère abstrait de ces données macroéconomiques sur la vie quotidienne des Français. D’autant que les résultats avancés par le gouvernement ne disent pas tout en la matière. Dans un forum à Mondel’économiste Lucas Chancel estime que le baromètre de l’attractivité brandi par le gouvernement est trompeur, puisqu’il ne prend pas en compte toute la question, notamment les créations d’emplois résultant directement de cette attractivité.

 » Sur ce point, le baromètre nous informe que les projets d’investissements étrangers en France sont associés à 39 773 créations d’emplois. C’est une première nuance : la France passe en troisième position sur l’échelle européenne d’attractivité, derrière le Royaume-Uni et l’Espagne. », nuance ce professeur à Harvard, avant d’enfoncer le clou en rapportant le nombre de ces emplois créés (représentant seulement 0,13 % de la population active) à la taille des pays comparés. Avec cette opération, la France chute » en huitième position derrière le Portugal, la Serbie, l’Irlande, la Hongrie, l’Espagne, le Royaume-Uni et la Grèce « . De quoi relativiser la portée de l’indicateur avancé par l’exécutif, et expliquer le manque d’enthousiasme qu’il suscite au sein de la classe politique, comme dans l’opinion publique.

Qui plus est, dans un contexte où d’autres enjeux économiques sont plus préoccupants. C’est d’abord la dette, puisque les mesures envisagées pour corriger la situation (comme la réforme de l’assurance chômage) auront, pour une fois, des effets concrets sur la vie des Français. Plus en tout cas que l’annonce d’investissements records qui mettront plusieurs années à porter leurs fruits.

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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