Le Slovène de 26 ans est le troisième coureur de l’histoire à réaliser le triplé Giro-Tour de France-Mondial après Eddy Merckx et Stephen Roche.
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Tadej Pogacar est insatiable et ne compte pas s’arrêter là. Il l’a montré à ses adversaires dimanche 29 septembre, lorsqu’à 100 kilomètres de l’arrivée des Mondiaux de cyclisme, il s’en est pris à ses principaux rivaux du peloton. Certains membres de l’échappée – dont le Français Pavel Sivakov – a tenté de s’accrocher, sans succès. Ce premier titre mondial et le maillot arc-en-ciel qui va avec couronnent une saison parfaite pour le Slovène.
Course sur route (M) : Tadej Pogacar champion du monde pour la première fois en tant que patron
Quelle course de Tadej Pogacar ! Le Slovène a attaqué à 100 kilomètres de l’arrivée pour s’imposer comme patron à Zurich et remporter le maillot arc-en-ciel pour la première fois de sa carrière. Ben O’Connor remporte la médaille d’argent et Mathieu van der Poel complète le podium.
L’ascension irrésistible de Pogacar est visible dans un numéro, qui montre à quel point sa saison 2024 est stratosphérique, même s’il n’a pas participé à la Vuelta ou aux Jeux olympiques. C’est son nombre de victoires dans les courses du World Tour : 23, en incluant les Mondiaux. C’est plus que toutes les équipes du circuit, à l’exception de son équipe, UAE Team Emirates, qui en a remporté 40 en tout, dont plus de la moitié grâce à lui. Au total, le coureur de 26 ans compte 86 victoires professionnelles. En s’imposant dimanche, il rejoint également le club très fermé des coureurs – ils ne sont que trois, avec Eddy Merckx et Stephen Roche – à avoir remporté le Giro, le Tour de France et les Mondiaux dans la même saison.
« Je ne sais pas ce qui me passait par la tête» a-t-il expliqué, interrogé sur cette attaque insensée à 100 kilomètres de la ligne d’arrivée. Ce n’était évidemment pas prévu au départ, mais la course s’est rapidement ouverte, avec une dangereuse échappée devant. C’était peut-être stupide de ma part. Heureusement j’y suis arrivé. Je n’arrive pas à croire ce qui vient de se passer. » C’est aussi ce qui fait la beauté de la saison de Pogacar. Beaucoup de spontanéité, parfois à vous arracher les cheveux, et des moments d’éclat, comme cette folle victoire sur le plateau de Beille, lors de la 14e étape du Tour de France, ou cette ascension éclair, qui a cloué sur place Matteo Jorgenson, lors de la 19ème étape, vers Isola 2000.
Liège-Bastogne-Liège, Giro, Tour de France, Tour de Catalogne, Strade bianche, Grand Prix de Montréal… Hormis Milan-San Remo, où il termine 3e, et le Grand Prix de Québec (7e), aucune course auquel il a participé n’était pas à la hauteur de Tadej Pogacar cette année. Ses six succès d’étapes sur le Tour de France lui permettent d’atteindre 26 victoires sur les trois grands Tours (six sur le Giro, 17 sur le Tour de France et trois sur la Vuelta). On est encore loin d’Eddy Merckx et de ses 64 succès, mais, à 26 ans, le Slovène a fait une entrée fracassante dans le top 10.
Paris-Roubaix, Milan-San Remo, le Tour d’Espagne et un titre olympique (il avait déclaré forfait aux Jeux de Paris) sont les dernières grandes courses manquant au palmarès de celui qui aspire à devenir le plus grand de tous les temps. Mais d’abord, Pogacar peut boucler sa saison historique le 12 octobre avec le Tour de Lombardie, dont il est le triple tenant du titre.