« Avec ce nouveau « grand bond », SpaceX creuse encore un peu plus l’écart avec l’Europe, la Chine et ses concurrents américains »
ELon Musk est capable de… du meilleur. Pas toujours sur Terre (en témoigne son soutien à Donald Trump), mais dans l’espace. SpaceX, la société du milliardaire américain également propriétaire du constructeur automobile Tesla et du réseau social lance depuis Boca Chica (Texas), au lieu de le perdre en mer comme lors des quatre lancements précédents ; et réussissez à faire atterrir le vaisseau spatial.
Il s’agissait du cinquième tir d’essai, depuis avril 2023, du lanceur le plus puissant du monde, haut de 120 mètres et capable d’emporter 100 tonnes (dix fois plus que les fusées actuelles). Ceux qui se moquaient du projet de lanceur récupérable au début de l’aventure Falcon-9 ont dû admettre que SpaceX a changé le modèle économique de l’industrie spatiale. Ramener le premier étage des fusées permet de le réutiliser, d’augmenter le nombre de lancements et d’en réduire considérablement le coût.
Avec ce nouveau « grand bond », SpaceX creuse encore un peu plus l’écart avec l’Europe et la Chine, mais aussi ses concurrents américains Blue Origin, du fondateur d’Amazon Jeff Bezos, Boeing et Lockheed Martin, dans le secteur stratégique de l’exploration spatiale et du placement. en orbite de constellations de satellites à usage civil ou militaire. Pour en combler au moins une partie, l’Europe devra passer de « haute couture » à la« industrialisation »a prévenu Eva Berneke, directrice générale de l’opérateur satellitaire français Eutelsat en Le mondele 3 juillet, au moment du lancement réussi d’Ariane-6 : « Falcon-9 avait déjà réduit ses prix de 50 %, Starship les fera encore plus bas, d’au moins 30 à 40 %. »
« Un grand pas vers la vie multiplanétaire »
L’équation économique ne fait pas tout, même pour l’homme le plus riche du monde. Il y a un élément de rêve messianique dans son approche. « Un grand pas vers la vie multiplanétaire a été franchi aujourd’hui »a lancé dimanche M. Musk. SpaceX prépare des vaisseaux qui feront la navette entre la Terre et la Lune pour construire une base de vie et transporter ses futurs habitants. Et même un orgueil pas comme les autres. Allez sur Mars ! Non pas d’envoyer quelques astronautes d’ici 2050, comme le prévoient plusieurs agences spatiales, mais d’implanter des millions d’êtres humains fuyant notre planète devenue invivable, et « prolonger la vie humaine ». Rien de moins.