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Avec 3 millions de paiements frauduleux, la France est championne d’Europe de la fraude bancaire

Avec 3 millions de paiements frauduleux, la France est championne d’Europe de la fraude bancaire

Encore une médaille d’or pour la France ! Mais celle-là n’a rien de réjouissant… En effet, nous sommes les champions de la fraude aux paiements par carte bancaire ! Au premier semestre 2023, 3 047 131 transactions par carte ont été frauduleuses selon les chiffres présentés dans un rapport de la Banque centrale européenne sur la fraude aux paiements. Ce chiffre impressionnant est à comparer avec le même chiffre, mais pour l’ensemble de l’Espace économique européen (EEE).

Dans les 29 pays qui la composent (tous ceux de l’Union européenne, ainsi que l’Islande et la Norvège), 7 306 767 paiements frauduleux par carte ont été effectués. La France à elle seule concentre donc près de 42 % de ces transactions illicites ! A titre de comparaison, l’Espagne et l’Allemagne 2et et 3et Les pays les plus fraudeurs, eux, n’en ont recensé « que » 1,1 million et 638 036 respectivement. Ces quelque 3 millions de transactions frauduleuses en France ont représenté 211 361 921 euros détournés, nous indique également la BCE dans ce rapport rédigé conjointement avec l’Autorité bancaire européenne (ABE). En moyenne, un paiement frauduleux par carte a donc coûté 69 euros à la victime.

Sous-estimation de la fraude par d’autres pays ?

Les Français seraient-ils donc beaucoup moins vigilants que leurs voisins européens en matière de protection de leurs données bancaires ? Interrogée sur cet écart entre la France et le reste de l’EEE, la Banque de France affirme qu’il y aurait une « sous-déclaration des fraudes » dans d’autres pays. « Les collectes statistiques européennes ont été mises en place avec la 2ème Directive européenne sur les services de paiement, au début des années 2020. Pour la grande majorité des autorités nationales de l’Union européenne, il s’agit d’une nouveauté et il est très probable que les données sur la fraude collectées soient significativement incomplètes et sous-estimées. »elle dit.

La banque centrale française rappelle également qu’elle « a plus d’ancienneté en la matière » puisqu’elle collecte des statistiques sur la fraude depuis plus de 20 ans. Par ailleurs, la Banque de France insiste sur le fait que « Les Français se distinguent de leurs voisins par une utilisation très universelle de la carte ». Ainsi, lors de leurs paiements en ligne, ils utiliseront leur carte là où d’autres pays privilégient généralement d’autres moyens de paiement. Principalement le virement, mais aussi des alternatives comme la monnaie électronique (comme PayPal par exemple) ou le prélèvement automatique.

Le fléau du vol de données de cartes

Les paiements en ligne, donc à distance, représentent largement la majorité des utilisations frauduleuses de cartes bancaires. Le rapport explique qu’ils représentent 80% des 7,3 millions de paiements frauduleux par carte. Et leur principale cause est le vol de données de cartes bancaires. Ces situations représentent 64% des cas, loin devant le vol de carte (8%) ou la contrefaçon de carte (12%).

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Il faut dire que les hackers ne manquent pas de techniques pour voler. hameçonnageou encore le phishing, dans lequel l’escroc fait croire à sa victime qu’il s’adresse à un tiers de confiance en lui envoyant des emails ou des SMS qui semblent réellement lui être destinés. Les arnaques aux faux sites marchands, sur lesquels on vous propose des produits à acheter mais qui ne vous sont jamais envoyés. Ou encore les chevaux de Troie qui pénètrent dans vos téléphones et ordinateurs lorsque vous téléchargez une application, et volent vos données.

Le défi de la lutte contre la fraude

La Banque de France et les autorités compétentes comme l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC) ou la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) prennent ce sujet au sérieux. D’une part, pour lutter contre ces malfaiteurs. Et d’autre part, notamment vis-à-vis de la Banque centrale, pour sensibiliser la population à ces dangers.

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En 2023, selon la Banque de France, les escroqueries bancaires ont coûté 600 millions d’euros. Ce chiffre inclut les paiements frauduleux par carte, mais aussi les virements, les retraits d’espèces ou encore les transferts d’argent électronique. Tous ces types d’opérations sont concernés par la fraude. C’est pourquoi la Banque centrale a consacré en mars sa « Semaine de l’éducation financière » à ces escroqueries, expliquant notamment comment les repérer et les déjouer.

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