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Avantage aux socialistes dans un scrutin serré, Puigdemont perdrait son pari – Libération

Le candidat PS Salvador Illa est largement en avance aux élections régionales de ce dimanche 12 mai. Mais pour reprendre la région aux indépendantistes en déclin, il lui faudra trouver des soutiens auprès de ces mêmes indépendantistes.

A l’occasion des élections au Parlement régional de Catalogne ce dimanche 12 mai, deux logiques se sont affrontées : celle du Parti socialiste dirigé par l’ancien ministre de la Santé, Salvador Illa, qui espérait par sa victoire montrer que la région avait tourné le dos à ses désirs séparatistes. Et celle de Carles Puigdemont, ancien président indépendantiste et artisan de la tentative de sécession avortée de 2017, qui voulait créer les conditions de son retour en Espagne, après six ans et demi passés à l’étranger pour échapper aux poursuites judiciaires. Selon les résultats publiés dimanche à 23 heures et couvrant 99% des suffrages, Puigdemont semblait sur le point de perdre son pari, mais Illa n’était pas certain de devenir le nouveau président de région.

Comme prévu, le PSC, la version catalane du PSOE au pouvoir à Madrid, arrive en tête avec 42 sièges sur 135. Junts, le parti de centre-droit de Puigdemont, obtient 35 élus, loin devant les indépendantistes du Parti républicain. Gauche (ERC), avec 20. Cette dernière formation, qui gouverne actuellement avec le président Père Aragonès, peut soit s’allier aux socialistes, qui lui sont idéologiquement proches, mais pour qui l’indépendance reste un tabou ; ou renouveler un front indépendantiste comme celui qui a conduit au référendum du 1er octobre 2017 et à la proclamation de la quasi-indépendance trois jours plus tard.

Ce camp serait rejoint par les 4 sièges du CUP, parti séparatiste anticapitaliste, mais, comme l’ont juré les partenaires, pas par les séparatistes xénophobes de l’Alliance catalane, qui entrent au parlement de Barcelone avec 2 députés. Ce pacte d’indépendance ne rassemble cependant que 59 élus, bien loin de la majorité, fixée à 68.

Carles Puigdemont accuse les amis du Père Aragonès de trahir la cause catalane

La coalition PSC-ERC atteindrait à peine ce seuil avec l’apport des 6 sièges des Communes, la gauche radicale. Au sein de l’ERC Les Républicains, le rapprochement avec les socialistes ne va pas de soi, le parti s’estimant mal payé pour les efforts déployés pour maintenir une voie de dialogue avec le pouvoir à Madrid. C’est cette attitude conciliante avec Pedro Sánchez qui a conduit Junts à rompre avec ses anciens partenaires. Même si, par pragmatisme, et pour éviter un blocage qui conduirait à de nouvelles élections, l’ERC acceptait de former un gouvernement avec le PSC, celui-ci serait dirigé par Salvador Illa, arrivé largement en tête ce dimanche. De quoi alimenter les habituels reproches de Carles Puigdemont, qui accuse les amis du Père Aragonès de trahir la cause catalane.

La droite conservatrice du PP effacerait, avec 15 élus, la débâcle de 2021, où elle n’en avait obtenu que 3. Et aurait un poids supérieur à celui de Vox, la force d’extrême droite obtenant 11 députés, soit le même nombre que ‘en 2021.

Si Carles Puigdemont ne parvient pas à retrouver le fauteuil de président de région qu’il a occupé en 2016 et 2017, il a affirmé qu’il abandonnerait la politique, puisqu’il n’est pas candidat à sa réélection au Parlement européen, le 9 juin. , il affirme qu’il retournera en Espagne, où il reste recherché par la justice. La loi d’amnistie votée par les députés madrilènes, et qui devrait entrer en vigueur dans les prochaines semaines, devrait éviter qu’il soit arrêté, même si le doute plane sur l’interprétation que feront les juges, qui pourraient considérer que certains délits ne sont pas couverts. Par la loi.

Dans les prochains jours, les négociations décideront de l’avenir de la riche Catalogne, l’un des moteurs économiques et industriels de l’Espagne, peuplée de 8 millions d’habitants. L’une des conditions que pourrait exiger l’ERC pour adhérer au PSC pourrait être le transfert à la région de la gestion des trains de banlieue de Barcelone, gérés par la compagnie ferroviaire nationale Renfe. Cette vieille affirmation, qui repose sur le mauvais fonctionnement du réseau, dû selon les indépendantistes au manque d’entretien et au sous-investissement, est entrée dans le débat. Ce dimanche, presque tous les trains qui relient la capitale régionale à sa périphérie ont été arrêtés : un vol de câbles en cuivre serait à l’origine de cette méga panne.

Cammile Bussière

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