Avantage à Retailleau, deux autres options plus consensuelles à droite
Chez les Républicains, le poste en a fait rêver plus d’un, mais le Premier ministre semble avoir pris sa décision. Bruno Retailleau est donné favori pour succéder à Gérald Darmanin, mais est jugé trop à droite par les macronistes.
A droite, la bataille pour le ministère de l’Intérieur s’est déroulée en interne et il semble que le chef de file des LR au Sénat se soit distingué de son homologue à l’Assemblée nationale. Laurent Wauquiez a annoncé jeudi 19 septembre aux députés de son groupe qu’il ne ferait pas partie du gouvernement dirigé par Michel Barnier. Le chef de file des députés LR au Palais Bourbon a dit non au ministère de l’Economie où le nouveau Premier ministre a préféré l’envoyer. La voie est donc libre pour un autre ténor de la droite, Bruno Retailleau, qui vise lui aussi le poste de « top flic de France ». D’autant qu’à la suite de la visite du Premier ministre à l’Elysée jeudi soir, BFMTV Et Le FigaroIl a affirmé que le nom de Bruno Retailleau avait été proposé par Michel Barnier à Emmanuel Macron pour le ministère de l’Intérieur.
Bruno Retailleau est-il compatible avec Macron ?
Bruno Retailleau est sur la même ligne que le Premier ministre sur l’immigration et la sécurité. L’ancien souverainiste – il a siégé dans le parti de Philippe de Villiers – est aussi dans la lignée de Gérald Darmanin, initiateur du projet de loi sur l’immigration auquel il a largement contribué. Bruno Retailleau a en effet grandement participé à la rédaction de la version durcie de la loi sur l’immigration adoptée fin 2023, avant que les contributions de son groupe ne soient largement censurées par le Conseil constitutionnel. « L’Etat a perdu le contrôle », a-t-il jugé dans un entretien publié sur le site du parti LR. Il « ne peut plus faire respecter ses lois, protéger ceux qui les servent, contenir l’immigration incontrôlée, contrôler les quartiers où sont utilisées des armes de guerre, (…) ou sécuriser ses prisons », a-t-il expliqué.
Sénateur représentant une droite dure au sein de LR, sa nomination serait perçue comme un nouveau glissement à droite du gouvernement. Si un glissement à droite du pouvoir a été critiqué à Emmanuel Macron, notamment par la gauche, le président de la République ne partage pas les positions du sénateur de droite. Si Michel Barnier choisit Bruno Retailleau, la nomination de l’homme politique pourrait ne pas être du goût du chef de l’Etat.
Retailleau favori, deux noms supplémentaires cités
Dans le cas où Bruno Retailleau n’aurait finalement pas été retenu, deux autres noms avaient été évoqués un temps : Frédéric Péchenard Et Laurent NuñezL’ancien directeur général de la police nationale, Frédéric Péchenard, aurait en fait été sorti d’un chapeau, selon Le pointL’homme est un proche de Nicolas Sarkozy et il a déjà été approché par Emmanuel Macron pour le ministère de l’Intérieur. En 2018, l’homme s’est vu proposer un poste sous Christophe Castaner, qu’il a refusé faute de marge de manœuvre. Mais Frédéric Péchenard pourrait être tenté de devenir le premier flic de France, un poste qui lui rappellerait son parcours professionnel.
Plus récemment, le nom de Laurent Nuñez avait également été évoqué. Le préfet de police de Paris était l’une des hypothèses, mais cela semble s’éloigner, selon PolitiqueL’homme a néanmoins travaillé comme secrétaire d’Etat au ministère de la Place Beauvau entre 2018 et 2020 et a fait carrière dans la police jusqu’à devenir préfet de police de Marseille puis de Paris. Laurent Nuñez a-t-il refusé une offre parce qu’il se sentait mieux à son poste que dans un futur gouvernement à l’avenir incertain ? La question mérite d’être posée.
GrP1