Présentée comme la réforme sociétale du deuxième quinquennat d’Emmanuel Macron, l’ouverture d’un « aide à mourir » apparaît dans le projet de loi sur la fin de vie, qui sera présenté mercredi 10 avril en Conseil des ministres. En contrepartie de la possibilité pour un patient de recourir à une procédure létale, strictement encadrée par un avis médical, le gouvernement affirme vouloir garantir l’accès aux soins palliatifs.
Le chef de l’Etat a promis un plan décennal de développement de ce secteur, dont plusieurs mesures figurent dans la loi. Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et de la Solidarité, révèle à Monde le contenu de ce plan et son financement. Elle explique qu’elle veut donner « une impulsion forte tout de suite » sur la création de lits dans les hôpitaux et sur les soins à domicile.
La crédibilité de l’engagement du gouvernement selon lequel quiconque souhaite avoir « aide à mourir » peuvent effectivement se voir proposer des soins palliatifs. L’exécutif espère, avec l’annonce de ce plan, contrecarrer opposition au projet de loi dont l’examen débutera le 27 mai à l’Assemblée nationale.
Quelle est la philosophie générale du plan de développement des soins palliatifs que vous avez ?
Sa philosophie est d’assurer l’accès de tous, y compris des enfants, aux soins palliatifs qui visent à soulager la douleur et l’inconfort physique, et à apaiser les souffrances psychologiques. La France est un grand pays en matière de santé publique, mais nous sommes aujourd’hui dans la moyenne basse des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques pour les soins palliatifs. Seuls 30 % des mineurs et 50 % des adultes qui en ont besoin y ont accès. Il s’agit donc d’améliorer les moyens et l’organisation pour tous les acteurs, tous les patients, sur l’ensemble du territoire. Pour cela, nous nous sommes appuyés sur le rapport du professeur Franck Chauvin, dont la quasi-totalité des propositions sont reprises dans le plan.
Ce plan apparaît, en partie, dans le projet de loi sur la fin de vie souhaité par le président de la République, un texte équilibré qui repose sur deux piliers. D’une part, dans le cadre de la stratégie décennale, l’élargissement de la notion de soins palliatifs à celle de soins de support, c’est-à-dire une approche plus globale et plus précoce, et des dispositions sur les droits des patients, notamment le droit de visiter les maisons de retraite et les hôpitaux. De l’autre, l’aide à mourir. Le Conseil d’État vient de rendre son avis qui entend détailler certains points de la procédure d’aide à mourir. Nous l’examinerons avant de présenter le projet de loi au prochain conseil des ministres.
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