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Avant l’Indonésie, ces autres pays qui ont déjà changé leur capitale

Avant l’Indonésie, ces autres pays qui ont déjà changé leur capitale

L’Indonésie devrait bientôt officialiser le transfert de sa capitale de Jakarta à Nusantara.
Avant elle, d’autres pays ont pris cette décision rare de changer de capitale.
Motivations géographiques, politiques, historiques… En voici quelques exemples.

Des villes construites de toutes pièces, des administrations transférées sur des distances parfois très longues… Pour un État, changer de capitale ne se fait pas du jour au lendemain. En Indonésie, la construction de la nouvelle capitale Nusantara, qui devrait bientôt remplacer Jakarta, prend du retard. Par le passé, d’autres pays ont fait ce choix de rompre avec leur histoire en changeant de capitale. Avec des résultats plus ou moins concluants. Retour sur quelques exemples.

De Rio à Brasilia

L’exemple le plus emblématique est celui du Brésil : en 1960, la capitale administrative est transférée de Rio de Janeiro à Brasilia. La nouvelle ville, construite ex-nihilo en plein désert selon les plans futuristes des architectes Oscar Niemeyer et Lucio Costa, deux disciples de Le Corbusier, devait désengorger Rio et contrebalancer la concurrence avec Sao Paulo. L’objectif était aussi de mieux équilibrer l’activité économique, très concentrée dans le sud-est du pays. Brasilia a connu un fort développement, et est aujourd’hui la troisième ville brésilienne la plus peuplée.

De Bonn à Berlin

L’Allemagne a également connu un transfert de capitaux dans son histoire récente : en 1990, la réunification des blocs de l’Est et de l’Ouest s’est accompagnée d’un transfert du statut de capitale de la République fédérale d’Allemagne de Bonn à Berlin. Il s’agissait en fait d’un retour à la tradition, puisque Berlin avait été la capitale historique de la Prusse, puis de la République de Weimar et du IIIe Reich. La loi Bonn-Berlin, votée en 1994, a cependant accordé à Bonn un statut particulier de « ville fédérale » : près de la moitié des ministères allemands y ont toujours leur siège.

D’Almaty à Astana

Plus récemment encore, le Kazakhstan a lui aussi déplacé sa capitale. Conséquence, comme en Allemagne, de la chute du bloc de l’Est, l’État kazakh a décidé en 1998 de rompre avec l’ère soviétique en faisant de la ville d’Akmola, rebaptisée Astana, sa nouvelle capitale, au lieu d’Almaty, ville située au sud du pays. Ce déplacement du centre du pouvoir était aussi une manière pour l’État d’imposer son autorité sur le nord du Kazakhstan, où vit une importante minorité russophone.

De Kuala Lumpur à Putrajaya

Autre exemple, la Malaisie et son nouveau projet de ville intelligente et écologique : en 1999, le pouvoir administratif malaisien a été transféré de la capitale Kuala Lumpur à la ville de Putrajaya, construite de toutes pièces sur la place de milliers d’hectares de plantations de palmiers à huile. La ville est composée d’un tiers d’espaces verts et est entièrement gérée par des ordinateurs.

Sa croissance reste toutefois en deçà des plans initiaux : conçue pour accueillir 330.000 habitants, elle n’en comptait que 109.000 en 2020, contre plus d’un million pour l’ancienne capitale Kuala Lumpur, qui reste le cœur culturel, financier et industriel de la Malaisie.

  • L'Indonésie a célébré pour la première fois le jour de l'indépendance dans sa future capitale, la nouvelle ville de Nusantara, le 17 août 2024.

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Du Caire à « Sissi-City » ?

Dernier exemple en date : le projet d’une nouvelle capitale égyptienne. Sur la table à dessin depuis les années 1970, il a vu le jour sous l’impulsion du président al-Sissi, avec des travaux lancés en 2016. Cette future ville, provisoirement baptisée Wedian ou Al-Masa, est censée remplacer Le Caire comme capitale administrative.

Le chantier est situé à moins de 50 kilomètres à l’est de l’actuelle capitale, en plein désert. La ville doit désengorger le Caire, tout en rapprochant l’électricité du stratégique canal de Suez. Les détracteurs du projet, qui le surnomment « Sissi-City », dénoncent un chantier pharaonique, pour une ville nouvelle qui pourrait vite être engloutie par l’expansion urbaine de la mégalopole cairote.


Isabelle MISSIAEN | Vidéo : Diane Mourgues, Sarah Boumghar

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