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avant l’homme moderne, une autre espèce dominait le monde

avant l’homme moderne, une autre espèce dominait le monde

L’histoire de l’humanité s’écrit comme une mosaïque complexe où différentes espèces humaines ont coexisté, chacune développant ses propres adaptations et innovations culturelles. Alors queHomo sapiens a développé ses premiers outils en Afrique, les Néandertaliens avait déjà conquis les vastes étendues eurasiennesétablissant leur domination de l’Angleterre jusqu’aux frontières de la Sibérie. De récentes découvertes paléoanthropologiques révèlent l’histoire extraordinaire de cette espèce humaine archaïque, dont l’héritage s’étend sur près de 800 000 ans.

Atapuerca : le berceau de l’humanité plurielle

Les montagnes d’Atapuerca en Espagne ont contribué à réécrire l’histoire des origines de Néandertal. Le site de Sima de los Huesos, véritable trésor paléontologique vieux de 430 000 ans, a livré des fossiles dentaires aux caractéristiques distinctives: petites molaires et prémolaires, typique de la lignée Néandertalienne.

La Sima de los Huesos est située en Espagne, plus précisément dans la Sierra de Atapuerca, en Castille et León. © Capture d’écran / Google Maps

Ces résultats ont conduit des chercheurs de l’University College London à proposer, dans leur étude de 2019, un nouveau calendrier. La séparation entre les lignées Néandertalienne et Sapiens remonte à au moins 800 000 ans, bien avant les estimations précédentes. qui l’a placé il y a entre 300 000 et 500 000 ans.

Cette révision temporelle implique une période d’évolution beaucoup plus longue, permettant le développement caractéristiques anatomiques spécifiques aux Néandertaliens.

Néandertal : un globe-trotter intelligent

De la vallée de la Düssel aux steppes sibériennes, les traces de la présence des Néandertaliens prouvent que cette espèce pourrait s’adapter aux biotopes les plus variés. La première découverte chez l’Homme de Néandertal, cette vallée allemande qui donna son nom à l’espèce en 1856, ne représentait que la première pièce d’un puzzle territorial colossal qui se dévoilerait peu à peu au fil des découvertes archéologiques.

Les restes de Néandertal nous racontent une histoire de conquête progressive des espaces eurasiens. En Europe occidentale, leur présence s’affirme à travers un réseau dense de sites archéologiques, depuis les falaises calcaires du Périgord jusqu’aux plaines anglaises. Le site de Moustier, niché dans les reliefs de la Dordogne, a livré, en 1908, un squelette complet d’individu. Ces derniers y reposèrent, accompagnés d’un assemblage d’outils caractéristiques qui définiront la culture moustérienne. Il s’agit d’une industrie lithique (technique de fabrication d’outils en pierre) qui s’est développée entre 160 000 et 40 000 ans avant notre ère, très répandue durant le Paléolithique moyen.

L’innovation technique néandertalienne est également évidente chez nos voisins anglais, sur le site de la carrière Lynford à Norfolk. Cette localité anglaise, datée d’il y a environ 60 000 ans, a été le centre de rares découvertes archéologiques. Des bifaces finement travaillés côtoient les os d’au moins neuf mammouths laineux, démontrant une organisation sociale assez élaborée et orienté vers la chasse collective des grands mammifères.

Plus à l’est, nous avons la preuve que les Néandertaliens s’était également implantée aux confins de la Sibérie centralegrâce à la grotte Chagyrskaya. Ce site, par sa position géographique extrême, illustre la capacité des Néandertaliens à s’adapter aux conditions climatiques les plus rigoureuses. Les analyses de vestiges lithiques et osseux prouvent une continuité technique avec les traditions européennes, suggérant des réseaux d’échange ou de transmission culturelle sur des distances considérables.

Les Néandertaliens étaient donc presque partout en Eurasie : des zones côtières aux régions montagneuses, des forêts tempérées aux steppes froides, rien ne semblait les faire reculer. Cette capacité d’adaptation se reflète dans la variabilité de leurs outils, adaptés aux ressources locales et aux enjeux environnementaux spécifiques de chaque région. Les innovations techniques observées, loin d’être uniformes, présentent des variations régionales ; ils ont donc su innover en tenant compte des ressources et des contraintes locales.

L’analyse des sites d’habitat révèle également une organisation spatiale réfléchieavec des espaces dédiés à différentes activités : taille de pierre, traitement de la peau, préparation culinaire. Une structuration de l’espace qui atteste d’une certaine complexité sociale et cognitive dépassant largement les premières estimations des capacités néandertaliennes.

Les routes migratoires : une aventure transcontinentale

L’expansion néandertalienne vers l’est constitue l’un des exemples les plus remarquables de migration humaine préhistorique. Une étude publiée dans PLOS One en 2023 a mis en évidence deux routes principales : une route nord longeant le Grand Caucase et une route sud longeant le Petit Caucase.

Le corridor caspien sud (SCC) s’est révélé particulièrement propice aux déplacements humains, fournissant des ressources en eau douce et des conditions climatiques favorables pendant la période isotopique 4 (MIS 4), entre 70 000 et 59 000 avant notre ère. Cette zone est devenue véritable carrefour de la biodiversité et refuge climatiqueoù les populations néandertaliennes ont pu prospérer et potentiellement se mélanger aux premiers Homo sapiens est originaire du plateau perse.

Selon l’itinéraire emprunté, les groupes différaient d’un point de vue culturel. Les populations du nord utilisaient la technologie micoquienne (industrie lithique du Paléolithique moyen, variante du Moustérien), développée entre 130 000 et 70 000 ans avant JC, tandis que celles du sud restaient attachées à l’outillage moustérien. Cette divergence technologique suggère l’existence de deux groupes génétiquement et culturellement distincts, séparés par des périodes glaciaires qui ont interrompu leurs connexions.

Il y a 40 000 ans, les derniers Néandertaliens disparu de la scène de l’histoire humainelaissant derrière eux un monde quiHomo sapiens investirait progressivement. Cette disparition n’était cependant pas une fin absolue, les analyses génétiques modernes en sont la preuve. Dans les cellules de nombreux humains contemporains Les séquences d’ADN de Néandertal demeurenttraces silencieuses d’anciennes rencontres entre nos ancêtres et ces d’autres humains. L’humanité n’est donc pas le résultat d’une simple succession d’espèces. Différentes lignées préhistoriques croisées, mélangées et parfois affrontées pour composer cette gigantesque fresque évolutive.

  • Les Néandertaliens ont conquis un vaste territoire eurasien grâce à leur capacité d’adaptation et leurs innovations techniques.
  • Les découvertes archéologiques ont révélé une organisation sociale et culturelle sophistiquée, marquée par des variations régionales.
  • Leur empreinte persiste encore dans notre ADN, témoignant d’échanges anciens entre différentes lignées humaines.

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