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Avant les européennes 2024, Emmanuel Macron et Gabriel Attal font tout pour éviter les sujets qui fâchent

Avant les européennes 2024, Emmanuel Macron et Gabriel Attal font tout pour éviter les sujets qui fâchent
Les 3 conseils du gouvernement pour éviter les sujets qui fâchent avant les élections européennes (ici Attal et Macron le 13 octobre 2023)
LUDOVIC MARIN / AFP Les 3 conseils du gouvernement pour éviter les sujets qui fâchent avant les élections européennes (ici Attal et Macron le 13 octobre 2023)

LUDOVIC MARIN / AFP

Les 3 conseils du gouvernement pour éviter les sujets qui fâchent avant les élections européennes (ici Attal et Macron le 13 octobre 2023)

POLITIQUE – Cachez ces fichiers qui ne peuvent pas causer de gêne. Depuis que la campagne pour les élections européennes s’est accélérée, Emmanuel Macron et le camp présidentiel s’attachent à placer l’Ukraine et les questions de défense au centre des débats. Reçue par Volodymyr Zelensky à Kiev fin mars, Valérie Hayer a confirmé « faire le mieux » pour imposer le sujet comme priorité de campagne.

De l’autre côté, les oppositions ne l’entendent pas de cette oreille. Pour éviter de s’enfermer dans un débat qui a tout pour tourner à l’avantage du président de la République, comme ce fut le cas lors de la dernière présidentielle, chaque camp tente de pousser ses dossiers favoris.

La droite se concentre sur les dérapages budgétaires et l’immigration. La gauche tente de mettre le libre-échange à l’ordre du jour pour mieux le dénoncer. Autant de dossiers potentiellement délicats pour le gouvernement… qui cherche par tous les moyens à y faire obstacle avant le 9 juin.

Pas de nouveau budget avant l’été

En tout cas, cela est particulièrement visible par rapport au sujet le plus épineux du moment, la dette. Alors que la question d’un budget correcteur se fait de plus en plus pressante depuis l’officialisation du dérapage du déficit public à 5,5% en 2023, l’exécutif ne veut pas en entendre parler pour l’instant.

Après les 10 milliards d’économies réalisées par décret début janvier, le gouvernement n’a guère d’autre choix dans l’immédiat que de réduire encore les dépenses ou d’augmenter les impôts cette année, ce qui n’est jamais idéal en période électorale. . En ce sens, plusieurs voix réclament un débat à l’Assemblée, d’Éric Coquerel à gauche, à Éric Ciotti à droite, en passant par Bertrand Pancher, qui préside le groupe Liot (Libertés et territoires).

Mais l’exécutif, qui a utilisé l’arme du 49,3 23 fois pour faire adopter ses budgets depuis la réélection d’Emmanuel Macron, sait que cette fois il s’exposerait à un risque de censure.  » La motion sera adoptée un jour et ce jour n’est peut-être pas aussi lointain qu’on le pense. Sur les problèmes budgétaires, les LR sont unis »assure ainsi le député Liot Charles de Courson dans Le mondeau moment où Eric Ciotti et ses troupes font à nouveau peser la menace de la censure.

Raison de plus pour tarder du côté de Matignon. Le ministre des Comptes publics, Thomas Cazenave, a évoqué un projet de loi en février « en été. » Donc après les élections européennes. Et encore une fois, seulement « si cela s’avère nécessaire »selon sa collègue Marie Lebec, responsable des Relations avec le Parlement.

L’AECG évité ?

A gauche, le mauvais coup vient des communistes. En reprenant dans son « niche » Au Sénat – moment réservé pendant lequel les groupes imposent leur ordre du jour -, un projet de loi en suspens, le PCF a infligé un revers aussi inattendu que retentissant à l’exécutif en matière de libre-échange.

Gauche et droite se sont effectivement unies à la chambre haute pour rejeter le Ceta, le traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada, un texte controversé dont la ratification est désormais attendue.

Dans ce contexte, les députés communistes ont immédiatement annoncé leur intention de reprendre le texte dans leur propre « niche » à l’Assemblée le 30 mai. Avec des chances de transformer l’essai, à dix jours seulement des élections européennes. Un scénario redouté par le gouvernement qui peine déjà à accepter ses votes en faveur des traités de libre-échange, notamment au lendemain d’une crise agricole explosive.

C’est de là que vient le défilé. Le gouvernement a déjà confirmé son intention de suspendre le  » Navette «  parlementaire pour retarder le vote au Palais Bourbon. « Le projet de loi sera transmis le moment venu, mais pas avant les élections européennes »a assuré le ministre du Commerce extérieur, Franck Riester, confirmant la crainte de l’exécutif de voir un tel débat avoir lieu à quelques encablures du vote pour Bruxelles.

Qu’importe, le patron des députés communistes André Chassaigne entend faire débattre le CETA à partir du 30 mai, en soumettant « un autre texte d’initiative parlementaire » sur le sujet. De quoi laisser présager des échanges délicats pour le gouvernement.

Quand Attal tente de torpiller une idée de LR

Enfin, parmi les dossiers potentiellement gênants pour Emmanuel Macron et son camp figure l’immigration. Frustrés par la large censure de la loi qu’ils ont inspirée l’hiver dernier, Éric Ciotti et ses troupes ont élaboré un référendum d’initiative partagée (RIP). Il reprend certaines mesures visant les aides sociales versées aux étrangers qui avaient été rejetées par le Conseil constitutionnel au motif qu’elles n’étaient pas pertinentes.

Après avoir récolté facilement 190 signatures de parlementaires – il n’en manquait qu’une poignée, dont le président du Sénat Gérard Larcher -, la droite attend le verdict du Conseil constitutionnel, qui rendra sa décision le 11 avril.

Un feu vert changerait la donne à deux mois des élections européennes, avec le lancement de la course aux 5 millions de signatures en pleine campagne électorale. L’occasion pour LR de reprendre la main sur l’agenda, de se placer au centre du jeu politique, et de marteler le gouvernement sur ce qu’il considère comme l’un de ses points faibles.

Il n’est donc pas anodin de voir le Premier ministre tenter de convaincre les Sages de ne pas donner suite à la demande des Républicains. Dans une note adressée au conseil constitutionnel fin mars (et relayée par l’AFP), Gabriel Attal estime en effet que le texte proposé concerne « Conditions de séjour pour les étrangers » Et « aménagement du territoire » et ne peut donc pas faire l’objet d’un référendum. Qualifié.

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