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avant le lancement en juin ou juillet à Kourou, « le plus dur est à venir »

avant le lancement en juin ou juillet à Kourou, « le plus dur est à venir »

ESPACE – Pas le temps de vous reposer sur vos lauriers. Ariane 6, le lanceur européen dont l’absence a fait cruellement défaut depuis un an, est prêt à décoller de son pas de tir de Kourou où HuffPost a assisté à sa verticalisation mercredi 24 avril. Ses deux propulseurs de 140 tonnes à ses côtés, il semble au repos, en attendant la fenêtre de tir inaugurale, qui s’ouvre le 15 juin.

Mais d’ici là, une triple épreuve attend notre colosse, comme vous pouvez le découvrir dans la vidéo en tête de cet article. Premièrement, il va falloir tout contrôler. Un travail minutieux pour un système aussi complexe, où rien ne doit être laissé au hasard.

« Nous avons peut-être un millier de systèmes à vérifier » estime Aline Decadi, ingénieure opérations et sécurité à l’Agence spatiale européenne (ESA). Ce qui signifie, à distance, vérifier si tout répond correctement : l’imbrication des différents éléments, l’électronique bien sûr, mais aussi la tuyauterie par laquelle passe le carburant de la fusée.

Début juin, un faux décollage

Une vérification qui durera encore des mois, mais qui permettra à la fusée de passer à une étape entamée en parallèle : l’intégration au sommet de sa charge utile. Le tout dernier étage d’Ariane 6 est un nouveau moteur rallumable baptisé Vinci, lui-même surmonté du carénage qui abrite les satellites. Pour l’instant, ils ne sont pas sur la fusée, ni même au centre spatial de Kourou. Dans quelques semaines, les quinze petits satellites scientifiques portés par la mission inaugurale seront vérifiés, placés sous le cône qui les protégera pendant le vol, puis placés au sommet d’Ariane 6.

C’est là, deux semaines avant la mi-juin qui ouvre la période de tir, que le lanceur décollera… Pour de vrai. C’est la dernière étape pour Ariane, qui n’aura décidément pas profité de ce temps pour souffler. Dans un exercice qui imite parfaitement la réalité, où l’on ira jusqu’à remplir la fusée avec l’hydrogène et l’oxygène liquide qui la font normalement s’envoler, on répète les phases jusqu’à dix minutes avant l’allumage du lanceur.

Pourquoi dix minutes ? Car passé cette limite, les décisions prises sont irréversibles. Arrêter le compte à rebours moins de dix minutes avant le lancement n’est plus une simulation, mais une nouvelle échéance pour le vol inaugural. Or, c’est justement l’objectif des prochaines semaines pour l’équipe en charge d’Ariane 601 : réduire, autant qu’il est humainement possible, les risques. « Comme on est au début d’un programme, on a toujours des petites surprises », déclare Jean-Michel Rizzi, chef de projet à l’ESA. Il faudra lister toutes ces surprises jusqu’à la mi-juin, pour qu’il n’y en ait aucune trace le grand jour.

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