avant d’être inculpé, Ludovick B. a également été victime d’un violeur récidiviste
« Heureusement, toutes les victimes de viol ne deviennent pas des agresseurs, mais certaines expériences influencent le développement de la sexualité. » Cette phrase de la psychologue experte Annabelle Montagne, prononcée ce mardi matin, n’était pas destinée à Ludovick B. mais elle s’applique aussi parfaitement à son cas. Comme pour ceux d’une dizaine d’accusés depuis le début de ce procès pour viol à Mazan. Près d’un quart d’entre eux déclarent avoir été victimes d’actes sexuels dans leur jeunesse.
Un ratio édifiant, qui démontre bien l’influence que peuvent avoir les actes subis sur la construction de certains futurs adultes. Depuis le début de la semaine, Cédric G. révèle avoir été violé par un oncle alors qu’il était adolescent. Et Romain V. a évoqué l’éducation monstrueuse de ses parents, qui ont notamment amené chez eux un ami curé, qui a couché avec les enfants, et a pu leur imposer des agressions sexuelles. Outre un inconnu, qui l’aurait forcé à faire une fellation dans un terrain vague alors qu’il avait 7 ans.
C’est son médecin de famille qui l’a poussé à révéler ce qu’il avait souffert.
Ludovick B. avait 11 ou 12 ans lorsqu’il croisa la route de Fabrice Motch. Ce dernier était père d’un ami et capitaine de la caserne où il était jeune pompier. Un homme à la carrure imposante qui l’a fait violer à son domicile des Yvelines. Quelque temps plus tard, celui que la presse surnommait alors « le chevalier noir » a été condamné à 15 ans de prison pour une série d’agressions sous contrôle chimique. Puis à la réclusion à perpétuité pour le meurtre du mari de sa maîtresse.
Ludovick B. n’avait jamais porté plainte. C’est son médecin de famille qui l’a poussé à révéler ce qu’il avait souffert. Il a alors porté plainte et l’affaire est en cours, entre les mains du parquet de Versailles. « Je pense que ce gamin a été massacré par Fabrice Motch, et il n’était pas le seul, Le Dr Pierre Godon est venu témoigner. Quand nous ne pouvions pas nous protéger, c’était mon devoir de témoigner. Il ne serait pas là aujourd’hui s’il ne l’avait pas rencontré. »