Auxerre (2-2) : comme une impression de déjà-vu
Malick Fofana lors de OL – Auxerre (Photo d’OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP)
Dimanche, l’OL a eu toutes les difficultés du monde à manœuvrer le bloc compact d’Auxerre (2-2). Comme il y a un mois face à Toulouse, la machine lyonnaise semblait au point mort en raison notamment d’un turnover important.
Frustrant. En l’espace d’une semaine et de deux matches, c’est ce sentiment de frustration qui s’est emparé des têtes lyonnaises. On attendait les joueurs de l’OL au tournant avec les réceptions de Besiktas etAuxerre et finalement, c’est un sentiment de gaspillage qui prédomine ce lundi. Si la thèse d’un accident avait été établie après le revers en Ligue Europa, le match nul (2-2) en Ligue 1 est presque plus problématique. Des deux matches de la semaine, s’il fallait en gagner un, c’était bien celui contre l’AJA. Avec les résultats du week-end, les Lyonnais avaient l’opportunité de retrouver le Top 5 pour la première fois depuis 73 journées et de revenir à un point de Lille avant de lui rendre visite vendredi (21 heures).
Au final, l’OL reste à la 7ème place, toujours à portée du podium, mais laisse néanmoins échapper deux points qui lui tendaient les bras. Dimanche, après la réunion, Pierre Sage a souligné une certaine passivité et « un manque d’intensité pour déstabiliser le bloc auxerrois ». Les Lyonnais ont-ils fait un mauvais match ? Comme trois jours auparavant, le contenu n’est pas catastrophique, mais il manquait clairement une petite étincelle pour faire la différence.
Sage : « Nous avons gagné des joueurs ce (dimanche) soir »
Mais sans ce coup du sort sur la deuxième égalisation de l’AJA, l’OL aurait certainement pu engranger trois points supplémentaires et poursuivre sa série de victoires en Ligue 1. Cela aurait également validé les choix de Pierre. Sage. Car, après ce tirage au sort, ils sont forcément dans le viseur. Après un premier turnover jeudi contre Besiktasl’entraîneur lyonnais avait choisi de changer pas mal de choses pour cette 9ème journée de championnat. Six changements par rapport aux onze en Europe et des cadres comme Alexandre LacazetteCorentin Tolisso ou même Clinton Matalaissés sur le banc ou dans les tribunes.
Le besoin de souffler s’était largement expliqué avant le match et une victoire n’aurait pas remis en cause ces choix. Après pas mal d’entraînement et sous suspension pour le derby, Tolisso est resté au chaud pendant 90 minutes. Alexandre Lacazette Il n’a joué que 20 minutes et a vu son concurrent, Georges Mikautadze, inscrire un doublé. Sur le papier, le chiffre d’affaires a été bénéfique et, d’ailleurs, Pierre Sage assumer cette décision. « Je ne regrette pas d’avoir entamé ce turnover car on a vu des joueurs qui performent bien même s’ils jouent peu. Nous avons gagné des joueurs ce (dimanche) soir pour le prochain match et cela me semble important qu’une forme de compétition soit instaurée pour que chacun puisse avoir sa carte à jouer. »
Des dirigeants qui n’ont pas de remplaçants fiables ?
Dans sa volonté de considérer tout le monde, l’entraîneur lyonnais ne veut laisser personne de côté. C’est tout à son honneur, mais il y a aussi une question comptable à prendre en compte et c’est celle-ci qui sert de CV de Sage à son patron. Quand les choses vont moins bien, c’est lui et lui seul qui pourrait payer le prix de cette mauvaise situation. On pensait aussi que la bouillie revenait à Toulouse il y a un mois aurait pu servir de leçon. Il est clair que non.
Est-ce ce turnover excessif qui a empêché l’OL de signer une quatrième victoire d’affilée ? Pour écouter Pierre Sagenon, puisque cette revue d’équipe a permis à des joueurs comme « Mikautadze, Kumbedi et Tessmann doivent montrer qu’ils peuvent jouer d’autres matches et qu’ils le méritent. » Toutefois, si individuellement, certains ont marqué des points, on ne peut pas dire que collectivement, la sortie dominicale ait été une réussite. Cependant, en alignant Mikautadze avec Benrahma notamment, le technicien s’était néanmoins appuyé sur ces « des associations naturelles qui travaillent sur et en dehors du terrain ». Le résultat a été bien plus intéressant que face à Toulouse et paradoxalement, le déplacement dans la Ville Rose s’est terminé avec trois points dans la besace.
Sage prisonnier de son effectif pléthorique ?
Dimanche, deux points ont été perdus à cause d’une machine pas forcément bien huilée, notamment sur son côté offensif. Avec un trio Matic – Tessmann – Véretout loin d’être créatif dans l’âme, l’OL a manqué d’inventivité et c’est aujourd’hui la limite de cet effectif. Quand Pierre Sage j’ai fait le choix de me passer de Rayan Tcherkipersonne n’a le profil pour remplacer l’international Espoirs, qui a montré quelques difficultés lors des deux derniers matches. Tolisso a récemment montré sa capacité à attaquer l’espace pour créer des ouvertures. Un manque contre Auxerre ce que son entraîneur a souligné. « Nous avions la possession sur leur bloc, mais nous avons eu du mal à jouer derrière eux. »
Trop de changement tue le changement‘OLmais à la lecture du onze rhodanien aligné dimanche après-midi, les Lyonnais avaient plus que les qualités pour prendre le dessus sur Auxerre. Et si le problème était ailleurs ? L’entraîneur l’a laissé entendre en désignant « un manque d’intensité et une certaine passivité ». On n’a pas eu de problèmes de comportement comme contre Toulouse, mais encore une fois, les joueurs n’en ont pas eu. »je n’ai pas fait la bonne chose » jusqu’à la fin. De quoi remettre complètement en question la volonté d’opérer de Sage ? Avec son effectif pléthorique, l’ancien député de Étoile rouge se retrouve malheureusement prisonnier d’une politique sportive ratée durant l’été. Mais à lui de trouver le bon équilibre pour réussir à jongler entre egos et résultats sportifs…