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Aux Philippines, sur les traces de l’aigle mangeur de singes, une espèce en voie de disparition

Cet oiseau de proie ne se trouve que sur quelques îles des Philippines. L’aigle mangeur de singes est désormais menacé d’extinction. Voilà à quoi ressemble cet animal rare selon un rapport du Guardian.

Une espèce surprenante. Christian Daug, journaliste et reporter du Guardian, s’est aventuré dans les profondeurs de l’île de Mindanao située au sud de l’archipel des Philippines pour observer ce qu’on appelle « l’aigle mangeur de singes ». Cette île est le dernier fief du majestueux aigle Pithécophage des Philippines.

une envergure de 2 mètres

Très souvent perché sur un arbre, l’animal mesure environ 1 mètre de haut et possède une envergure qui peut dépasser les 2 mètres. Il se nourrit principalement de macaques, mais aussi parfois de pythons, de lémuriens ou d’autres mammifères. D’ailleurs, pour l’appâter puis l’observer, le journaliste a décidé d’utiliser deux pythons de 2 mètres de long.

Cet oiseau est reconnaissable à son grand bec, ses longues plumes sur sa crête et sa poitrine blanche. Son sifflement aigu est utile pour avertir sa proie de son approche, la plupart du temps mortelle. Malheureusement, la déforestation a poussé ce rapace vers des zones plus petites où il a du mal à trouver de la nourriture.

La principale raison de sa disparition

L’expansion de l’activité humaine conduit au bord de l’extinction les aigles des Philippines, classés comme « en danger critique d’extinction » par l’Union internationale pour la conservation de la nature, avec une population en déclin. diminution lors de la dernière évaluation, réalisée en 2016.

Parmi les principales menaces figurent la déforestation au profit de l’exploitation minière, de l’exploitation forestière et de l’agriculture, ainsi que des zones de chasse, notamment par les agriculteurs qui accusent les oiseaux d’emporter les jeunes animaux.

Des mesures pour limiter son extinction

Les habitants du village de Bukidnon considèrent l’aigle comme sacré et procèdent également à un abattage rituel de trois coqs en guise de sacrifice pour « demander la permission aux esprits de la forêt d’être acceptés ici, en particulier à l’aigle qui est considéré comme le messager du créateur », a expliqué Jayson Ibañez, directeur de la recherche et de la conservation à la Philippine Eagle Foundation (PEF) dont Christian Daug est membre.

Un nouveau centre d’élevage d’aigles philippins est également en construction dans la jungle à l’extérieur de Davao. Il abritera bientôt des aigles, dont le centre espère qu’ils produiront une progéniture adaptée au « réensauvagement ». « Ici, c’est assez loin de l’activité humaine, donc c’est plus approprié pour la reproduction et, espérons-le, pour éventuellement relâcher des aigles qui n’ont pas d’empreintes », a déclaré Jayson Ibañez.

Le PEF espère également élargir ses projets en transférant par exemple plusieurs couples reproducteurs d’aigles sur l’île voisine de Leyte en juin. Les transferts sont risqués, a expliqué le docteur Munir Virani, directeur général du Mohamed Bin Zayed Raptor Conservation Fund, qui soutient cette initiative. « Nous vivons à une époque de pressions écologiques massives et de changement climatique rapide, qui nécessitent naturellement un nouvel ensemble de réponses », a-t-il déclaré.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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