Aux Pays-Bas, un nouveau gouvernement anti-immigration
Les Pays-Bas ont le gouvernement le plus à droite de leur histoire. Près de six mois après la victoire surprise du parti d’extrême droite PVV aux élections législatives, son chef Geert Wilders a annoncé qu’un accord de gouvernement avait été trouvé mercredi soir et finalisé ce jeudi matin.
Les négociations ont été longues et difficiles entre les quatre partis de droite néerlandais formant la nouvelle coalition : le PVV (extrême droite) de Wilders, le VVD (centre droit) du Premier ministre sortant Mark Rutte, qui a quitté la politique pour se présenter aux élections. le poste de secrétaire général de l’OTAN, du NSC (centriste) et du parti pro-agriculteur BBB.
Ronald Plasterk pressenti comme Premier ministre
Selon les médias néerlandais, le nouveau gouvernement pourrait être dirigé par Ronald Plasterk, 67 ans, issu du parti de gauche PvdA. Microbiologiste de formation, il a occupé les postes de ministre de l’Éducation entre 2007 et 2010, puis de l’Intérieur de 2012 à 2017. Geert Wilders a, pour sa part, renoncé à son poste en mars dernier pour faire avancer les négociations, ainsi que le dirigeants des trois autres partis.
Pour la première fois membre d’un gouvernement, le PVV, islamophobe et anti-immigration, laisse son empreinte sur le nouvel accord. Un resserrement de la vis à l’entrée des étrangers est ainsi annoncé : « Des mesures concrètes seront prises pour aller vers les règles les plus strictes jamais adoptées en matière d’asile, et un ensemble de mesures jamais prises pour contrôler la migration. », stipule l’accord dévoilé jeudi.
« Nous allons essayer d’obtenir ce que nous appelons un opt-out (dérogation aux règles européennes, NDLR) pour l’asile, comme l’ont fait les Danois », a déclaré à l’AFP Geert Wilders, tout en reconnaissant que « cela pourrait prendre des années ».
Retour en arrière sur l’azote
Sur le plan économique, la coalition s’est accordée sur la suppression d’une taxe de 15% sur les rachats d’actions qui aurait dû entrer en vigueur l’année prochaine. Le nouveau gouvernement prévoit également la construction de deux centrales nucléaires supplémentaires, en plus des deux déjà prévues.
Retour sur le sujet sensible de l’utilisation de l’azote : la coalition donne des assurances au monde agricole en annonçant qu’elle abandonnera les mesures prises par le précédent gouvernement pour limiter les émissions.
En matière de politique étrangère, les Ukrainiens peuvent être soulagés : le texte les assure du soutien « politique, militaire, financier et moral » de La Haye, malgré les réserves de Geert Wilders sur le sujet. La nouvelle coalition s’exprime également contre un nouvel élargissement de l’Union européenne et envisage de réduire la contribution néerlandaise au budget européen de 1,6 milliard d’euros. Enfin, l’accord prévoit la possibilité de transférer l’ambassade des Pays-Bas en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem.