Aux JO de 2008, le « baiser de paix » entre une athlète russe et sa concurrente géorgienne
Les nouvelles les plus importantes de la journée

Aux JO de 2008, le « baiser de paix » entre une athlète russe et sa concurrente géorgienne


Aux Jeux olympiques de Pékin, la Russe Natalia Paderina et la Géorgienne Nino Salukvadze s’embrassent sur le podium de l’épreuve féminine de pistolet à 10 mètres. Un geste d’amitié qui a émerveillé le monde, alors qu’au même moment, leurs deux pays s’affrontaient sur le terrain militaire.

Publié


Temps de lecture : 2 min

La Russe Natalia Paderina (à gauche) et la Géorgienne Nino Salukvadze s'embrassent sur le podium le 10 août 2008, lors des Jeux olympiques de Pékin en Chine. (MICHAEL REYNOLDS / EPA / AFP)

A l’approche de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, revenons sur l’année 2008. Les Jeux Olympiques se sont déroulés cette année-là à Pékin et ont été marqués par un geste presque banal que l’on retrouve sur les podiums olympiques : deux athlètes, médailles autour du cou et bouquets de fleurs à la main, s’embrassant devant les photographes. Sauf que le 10 août 2008, c’est un « baiser de paix » que la Russe Natalia Paderina et la Géorgienne ont échangé Nino Salukvadze. La première a remporté l’argent, la seconde le bronze au tir au pistolet à 10 mètres. La jeune Russe a expliqué son geste par amitié : « Le sport au-delà de la politique« , elle dit.

Pourtant, la veille, la Géorgienne n’avait pas beaucoup dormi. Avec les autres athlètes de la délégation, elle avait dénoncé dans un communiqué « La stratégie d’agression russe« , et a exprimé le souhait que la colombe de la paix qui s’est envolée du stade de Pékin, baptisée le Nid d’oiseau, s’envole vers le Caucase. À des milliers de kilomètres de cette tribune de Pékin, la Russie et la Géorgie se font face, non pas dans un stade, mais sur le terrain militaire.

Après plusieurs jours d’affrontements frontaliers entre les séparatistes d’Ossétie du Sud, province séparatiste soutenue par la Russie, et l’armée géorgienne, les hostilités débutent dans la nuit du 7 au 8 août 2008 par un assaut des troupes géorgiennes. Les chars du Kremlin pénètrent alors en Ossétie du Sud, dont de nombreux habitants possèdent des passeports russes. En quelques jours, Moscou prend le contrôle de la région séparatiste, chasse les forces géorgiennes du territoire et mène des attaques aux abords de Tbilissi. Un cessez-le-feu, négocié par le président français Nicolas Sarkozy, est finalement accepté par les deux parties le 12 août 2008.

Malgré la guerre, les athlètes géorgiens resteront à Pékin pour défendre les couleurs de leur pays menacé. Au village olympique, des rumeurs circulent selon lesquelles la délégation géorgienne pourrait se retirer des Jeux olympiques. Les athlètes ne sont pas d’humeur à réaliser des prouesses sportives, leur concentration est affectée. Ils guettent les nouvelles de Tbilissi. L’ambiance est électrique. Enfin, le président Mikheïl Saakachvili leur demande de poursuivre la compétition sportive pour sauver l’honneur de leur pays. Les athlètes géorgiens repartiront de Pékin avec trois médailles d’or, deux d’argent et deux de bronze, dont celle de Nino Salukvadze au tir au pistolet à 10 mètres.

Grb2

Quitter la version mobile