Aux Jeux de Paris, un vélodrome olympique aux allures d’enclave du Commonwealth
Il est un endroit, dans ces JO de Paris 2024, où l’on n’entend ni Johnny Hallyday, ni aucune voix française, d’ailleurs. A Saint-Quentin-en-Yvelines (Yvelines), le vélodrome s’est transformé en « Maison du Commonwealth », avec une pointe d’orange et un petit carré tricolore, comme en terre étrangère. Le cyclisme sur piste a depuis longtemps cessé d’être le royaume de France, et cela s’est cruellement matérialisé depuis l’ouverture des épreuves lundi, sur la piste comme dans les tribunes.
Mardi soir, après une deuxième journée marquée par des performances australiennes, britanniques et néerlandaises, le DJ du Vélodrome a lancé N’arrêtez pas de croire (« Juste une fille de petite ville/Vivre dans un monde solitaire »), du groupe américain Journey. La tentative de karaoké fut un échec, mais le groupe a souligné que la semaine se déroulerait dans la langue de Chris Hoy, et non celle de Florian Rousseau.
Ce dernier, directeur de la performance olympique à la Fédération française de cyclisme (FFC), n’a pas caché sa déception mardi après-midi. « Nous avons remarqué que les Britanniques avaient pris un peu possession du territoire. »il a regretté, plein d’indulgence pour les fans français « un peu fatigué, épuisé » : » Nous espérons que le public se réveillera aujourd’hui. (Mardi)L’enjeu compétitif n’est pas là mais cela peut être un boost d’âme supplémentaire dans la performance.
Hélas, le clan français a tout autant de mal à se faire entendre, pas aidé par les performances décevantes des coureurs sur piste français. Les entraîneurs déplorent un public » timide « et la rareté des drapeaux bleu-blanc-rouge, plus discrets que l’Union Jack. Michel Callot, le président de la FFC, confirme « Les statistiques de distribution ne sont pas bonnes pour les Français »malgré une légère supériorité numérique, et dit avoir « a tiré la sonnette d’alarme » juste après la première soirée. Mais le « Carré Bleu », ce groupe de supporters organisé en lien avec le Comité olympique français, ne peut pas faire de miracles vu la dispersion des votes français au vélodrome.
Kangourous gonflables
La différence est particulièrement frappante avec les championnats du monde 2022, dans la même salle, où une ambiance chaleureuse accompagnait les performances remarquables de Mathilde Gros, Benjamin Thomas et leurs compagnons. « L’ambiance était au moins deux fois plus forte »se souvient du sprinter Sébastien Vigier, qui » (s’)« Je m’attendais à mieux »À ses côtés, Rayan Helal avance quelques explications possibles : le nombre de places, inférieur en raison des contraintes olympiques – pour la tribune de presse notamment – et « accessibilité des lieux »Les billets pour le vélodrome étaient parmi les plus chers des Jeux olympiques, avec un minimum de 100 euros pour la finale.
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