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aux funérailles, l’hommage poignant de ses proches

Ils auraient dû se réunir à la messe dans des circonstances complètement différentes. Aux obsèques de Philippine Le Noir de Carlan était, aux côtés de sa famille, son fiancé, qui a pris la parole quelques instants pour évoquer celui qu’il aimait dans un hommage poignant. « Vous n’avez jamais reçu la dernière lettre que je vous ai envoyée. J’espère que tu recevras celui-ci », il a commencé par dire. Quelques instants plus tôt, le père de Philippine avait pris la parole : « Normalement, j’aurais dû dire ce mot pour ton mariage avec Thibault. »

Au début des obsèques de l’étudiant assassiné une semaine plus tôt au bois de Boulogne, plusieurs proches se sont relayés au micro dans une cathédrale de Versailles bondée, entre deux portraits de Philippine, éclairée par un large sourire, pour parler de leur fille, sœur, amie ou fiancée décédée trop tôt, à l’âge de 19 ans.

Une jeune fille brillante, d’une grande générosité

A travers ces discours se dessine le portrait d’une jeune fille lumineuse et d’une grande générosité. Tout d’abord, son père, très digne, parlait de sa fille avec des mots simples : sa joie de vivre teintée d’espièglerie, son humour parfois caustique, son sens du service. En témoigne ce récent voyage humanitaire en Europe, notamment en Roumanie, dans le cadre de repérages. Philippine était en effet engagée auprès des Scouts et Guides de France (un groupe de Saint-Quentin-Les Villages, près de ses parents) depuis 2012, d’abord en tant que jeannette. Elle était actuellement animatrice dans la branche 11-14 ans.

Déjà enfant, Philippine avait aussi un penchant littéraire – des mots croisés qu’elle aimait faire avec sa mère à son goût pour la conjugaison, le latin ou le théâtre, qu’elle pratiquait – ce qui ne l’empêchait pas de poursuivre des études plus scientifiques à l’Université de Paris Dauphine, où elle vient d’entamer une troisième année de licence en économie et ingénierie financière.

A travers les différents témoignages, on devine les liens très forts qu’elle entretenait avec sa famille, ainsi qu’avec son cousin, avec qui elle a noué une relation. « paire de feu », comme sa marraine ou ses petits neveux, qui l’adoraient. « Tu es parfaite, comme disaient tes deux sœurs chéries. » n’a pas manqué de rappeler son père. Outre ses deux sœurs mariées, Philippine avait trois frères.

« Notre relation ne meurt pas avec vous »

L’un d’eux évoque des souvenirs heureux, avec une pointe d’humour lorsqu’il rappelle qu’avec son souci du détail, elle lui aurait certainement signalé sa cravate de travers. « Vous vous souciez de la justice et de l’égalité », il s’adresse à sa grande sœur, la félicitant également « une fidélité sans faille ». Avant de conclure, avec des mots que tout le monde dans le public pourrait reprendre : « Notre relation ne meurt pas avec toi. »

Philippine apparaît aussi dans la bouche de ses amis comme une jeune femme rayonnante, pleine de  » force « , de  » joie  » de « sensibilité », l’humour aussi. « Nous sommes très fiers de ce que vous avez accompli » résume son père au nom de tous.

C’est dans cette même cathédrale Saint-Louis de Versailles que Philippine avait reçu le sacrement de confirmation quelques années plus tôt, en même temps que son fiancé. Comme tous ses frères et sœurs. Baptisée enfant à Suresnes, elle grandit dans une famille catholique. Aujourd’hui, elle s’est engagée dans sa paroisse de Montigny-Voisins, notamment dans le groupe de prière Théo’team et en animant la messe des jeunes, ainsi qu’à l’aumônerie de l’Université Paris Dauphine où elle a étudié.

L’abbé Pierre-Hervé Grosjean, curé de Montigny-Voisins, a célébré la messe des funérailles, entouré de nombreux prêtres, diacres et séminaristes. « Pourquoi sommes-nous ici ? « , se demandait-il gravement dans son homélie. Tout d’abord « pleurer ». La justice des hommes viendra, mais son heure n’est pas encore venue, ajouta le prêtre : c’est l’heure « douleur, colère, incompréhension » face à tant d’injustice et de violence. Prier aussi, ou plutôt « Essayez de prier ». Et enfin pour « acte ». « Chacun peut décider de sortir un peu meilleur de ces funérailles, pour que le monde soit meilleur. » conclut le Père Grosjean, invitant l’assistance à « s’opposer au mal, à sa violence et à sa laideur, avec la force de notre amour ».

Cammile Bussière

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