L’annonce a été accueillie par des sauts joyeux, des câlins et des chants. Pour la première fois depuis la mobilisation du monde étudiant américain contre la guerre dans la bande de Gaza, un accord a été trouvé entre une université et des étudiants qui campaient sur le terrain de leur établissement en soutien aux Palestiniens.
Christina Paxson, la présidente de la Brown University de Providence (Rhode Island), un prestigieux groupe de campus du nord-est des Etats-Unis, s’est réjouie, mardi 30 avril, dans un communiqué du démantèlement d’un « camp » d’étudiants et de militants pro-palestiniens à 17 heures locales (23 heures à Paris) en échange de la promesse que le conseil d’administration de l’université se prononcera sur d’éventuelles « Désinvestissements des entreprises qui permettent et profitent du génocide à Gaza ».
Couper les liens entre les grandes universités privées américaines et les mécènes et entreprises liés à Israël fait partie des revendications du mouvement étudiant et militant qui défend la cause palestinienne et s’oppose à la guerre menée par l’État hébreu contre le Hamas dans la bande de Gaza. de Gaza.
L’accord de Brown est la première concession accordée par une université d’élite au mouvement national qui s’est répandu depuis deux semaines à travers les États-Unis, de la Californie à l’Ouest (UCLA, USC Universities, etc.) jusqu’aux États du Nord-Est (Yale, Harvard, UPenn) à travers les États du Centre et du Sud comme le Texas et l’Arizona. La direction de l’université Columbia à New York, épicentre du mouvement pro-palestinien sur les campus américains, a menacé mardi de licencier ceux qui occupent et « vandaliser » depuis hier soir un bâtiment de l’établissement.
« Appel à des changements significatifs »
Les manifestations sur les campus américains ont relancé aux Etats-Unis le débat tendu depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre liberté d’expression, droits constitutionnels et accusations d’antisémitisme et d’antisionisme.
Le président de Brown a reconnu que « Les destructions et les pertes de vies humaines au Moyen-Orient ont incité de nombreux (étudiants) à appeler à un changement significatif ». Les étudiants et la direction de l’université doivent encore discuter des contours de l’accord de mai à octobre.
L’étudiant Leo Corzo-Clark accueilli « une immense victoire pour ce mouvement international et pour le peuple palestinien ». « L’université s’est assise pour écouter nos revendications, celles des étudiants et envisager le désinvestissement de la guerre, de la mort et de l’occupation »a ajouté Sam Theoharis, également étudiant.
M.moi Paxson, dont les deux homologues de Harvard et de l’UPenn ont dû démissionner cet hiver pour des propos jugés ambigus devant le Congrès américain sur la lutte contre l’antisémitisme, a également dénoncé « l’escalade des discours incendiaires (…) et la montée des tensions sur les campus à travers le pays ».