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Aux États-Unis, un déluge de désinformation du camp Trump accompagne le désastre de l’ouragan

Donald Trump, lors de sa visite à Valdosta (Géorgie), le 30 septembre 2024.

Douze jours seulement après Hélène, l’ouragan Milton est attendu avec terreur en Floride, dans la région de Tampa, le mercredi 9 octobre. On n’a pas assez de temps pour déblayer les décombres devant cette nouvelle calamité, d’une puissance jamais vue depuis un siècle, selon experts. Alors que les autorités locales et fédérales sont occupées, les Républicains ne restent pas inactifs. Donald Trump a fait de ces ouragans à répétition un sujet de polémique. L’ancien président et ses alliés ont organisé une campagne en ligne de mensonges et de désinformation, à des fins électorales, du jamais vu sur un tel sujet. Il vise à impliquer l’administration Biden pour sa prétendue inaction. Dans des États clés, comme la Géorgie ou la Caroline du Nord, rien n’est négligeable, à vingt-huit jours du scrutin, prévu le 5 novembre.

Face à cette crise sur plusieurs fronts, Joe Biden a décidé mardi d’annuler ses voyages des prochains jours en Allemagne et en Angola. Lors d’une réunion avec ses conseillers, devant quelques journalistes, le président a appelé à une évacuation d’urgence de la population. Il a également blâmé ceux qui diffusent de la désinformation « pour tenter de saper l’administration ». Selon Joe Biden, cette campagne « trompe » la population, ainsi incitée à la panique. « C’est ‘anti-américain’. Les gens sont terrifiés. Ils savent que leur vie est en jeu, tout ce pour quoi ils ont travaillé, tout ce qu’ils possèdent, tout ce qu’ils chérissent.

L’expression « non-américain » C’est une récurrence chez Joe Biden, qui l’a utilisé pour condamner les propos de Donald Trump sur l’OTAN. Par le passé, ce dernier a déjà déformé les faits sur les catastrophes naturelles, comme les incendies de forêt en Californie, niant la crise climatique. Mais le changement d’échelle est frappant.

Trump accuse Biden de « dormir »

Selon Donald Trump, « c’est la pire réponse depuis Katrina »l’ouragan qui a dévasté la Nouvelle-Orléans en 2005 et affaibli immensément le président de l’époque, George W. Bush. Dans ses mémoires, intitulés Points de décisionil écrivait, quelques années plus tard : « Le problème n’était pas que j’avais pris les mauvaises décisions ; C’est que j’ai mis trop de temps à me décider. » En résumé, un simple « un problème de perception, pas de réalité ». Difficile de ne pas penser à cette étrange distinction, tant l’on constate la lenteur de l’administration actuelle à prendre la mesure politique – et non humanitaire – de l’événement.

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Le 1euh En octobre, à la Maison Blanche, Joe Biden s’est présenté devant la presse pour commenter le passage de l’ouragan Hélène. Le président s’était entretenu avec les gouverneurs concernés. Il a annoncé le déploiement de 3.600 agents fédéraux. Joe Biden a déclaré qu’il comptait s’y rendre, mais pas tout de suite. « On m’a dit que ce serait perturbateur si je le faisais maintenant » a-t-il expliqué, pour ne pas déranger les secours. La vice-présidente, de son côté, a écourté son séjour sur la côte Ouest pour regagner Washington et participer à un briefing des services d’urgence. Kamala Harris a également estimé qu’il valait mieux attendre quelques jours avant de se rendre sur les zones sinistrées.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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