« Aux Etats-Unis, on voit mal comment les choses pourraient bien se passer après le 5 novembre »
GRAND ENTRETIEN (3/3) – Lauréat du prix Albert-Londres pour son livre Les RevenusDavid Thomson* vit aux États-Unis depuis 2017. Près de quatre ans après avoir assisté à la prise du Capitole par les partisans de Donald Trump, il s’inquiète d’un climat politique plus dangereux que jamais avant l’élection présidentielle.
*Correspondant de RFI aux Etats-Unis, David Thomson a notamment co-réalisé le documentaire « Kamala, une ambition américaine » (Arté).
LE FIGARO. – Des tentatives d’assassinat contre Trump jusqu’au renoncement de Joe Biden, la campagne électorale a été marquée par d’incroyables rebondissements. Quelles conclusions en tirez-vous ? ?
DAVID THOMSON. – Je reste abasourdi par cette campagne que nous venons de vivre et par l’insubmersibilité du phénomène culturel Donald Trump. Après le 6 janvier, beaucoup pensaient qu’il en avait fini avec la politique. Il a en fait mis le Parti républicain sous son contrôle, l’a transformé, comme sa Trump Organization, en une entreprise familiale sous ses ordres. Avant son inculpation, les sondages indiquaient qu’un candidat inculpé s’effondrerait. C’est le contraire qui s’est produit.
Les quatre actes d’accusation ont propulsé sa popularité. On nous a alors dit qu’une condamnation judiciaire nuirait à sa campagne. Là encore, c’est le contraire qui s’est produit…