Les dockers de la côte Est des États-Unis et du golfe du Mexique ont gagné. Au bout de six ans, ils bénéficieront d’une augmentation de salaire de 62% et seront finalement payés 63 dollars de l’heure contre 39 actuellement. Cette rémunération est plus de sept fois supérieure au salaire horaire minimum fédéral aux États-Unis, fixé à 7,25 dollars.
En pleine campagne électorale, Joe Biden, qui s’autoproclame à juste titre le président le plus « pro-syndicaliste » de l’histoire des Etats-Unis, s’est félicité de cette décision. « La négociation collective fonctionne et est essentielle pour bâtir une économie plus forte, de bas en haut »a-t-il estimé.
Le président démocrate n’a pas pu sous son mandat augmenter le salaire minimum fédéral, inchangé depuis 2009, même lorsque les démocrates contrôlaient, en 2020, les deux chambres du Congrès. Cette augmentation avait été réalisée sous George W. Bush et Barack Obama n’y avait rien changé. Seule la loi du marché permettait une hausse des salaires.
Heures supplémentaires institutionnalisées
Les salaires des dockers sont élevés. Jusqu’à présent, le salaire horaire maximum était théoriquement de 39 dollars, soit 81 000 dollars par an. Mais les heures supplémentaires sont institutionnalisées. Une enquête de l’État de New York a révélé que 55 % des dockers du port de New York gagnaient plus de 150 000 dollars en 2019-2020, et qu’un tiers gagnait plus de 200 000 dollars par an. L’augmentation accordée jeudi devrait entraîner une augmentation proportionnelle des salaires. Selon les employeurs, le salaire réel moyen d’un docker à temps plein sur la côte du Pacifique est actuellement de 233 000 $.
L’offre patronale est inférieure à l’augmentation de 77% réclamée par les dockers. Le pouvoir de ces derniers était considérable, à moins d’un mois de l’élection présidentielle. Avec l’automatisation, les coûts de main d’œuvre sont devenus très bas par rapport au chiffre d’affaires des ports. Les dockers ont négocié notamment avec les géants mondiaux du fret (le danois Maersk, l’allemand Hapag-Lloyd, le français CMA-CGM). Dans une période de nationalisme exacerbé aux États-Unis, les syndicats pouvaient compter sur la bienveillance des autorités politiques à l’égard des entreprises non américaines.
« Je tiens à remercier les travailleurs syndiqués, les transporteurs et les opérateurs portuaires d’avoir agi avec patriotisme pour rouvrir nos ports et garantir la disponibilité des fournitures essentielles au rétablissement et à la reconstruction après l’ouragan Hélène. »» a déclaré M. Biden. Donald Trump a estimé cette semaine que la grève « cela ne serait jamais arrivé » s’il avait été à la Maison Blanche.
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