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Aux États-Unis, les dévoreurs du procès Trump

Audience du procès pénal de Donald Trump à New York le 18 avril 2024, dessinée par Elizabeth Williams.

Les croquis sont exposés dans l’atelier qu’Elizabeth Williams partage avec un autre artiste à Manhattan. La créatrice new-yorkaise en a choisi sept, auxquels elle a ajouté quelques esquisses. Un homme de profil, accoudé au dossier de sa chaise, les jambes croisées, se détache sur le fond ocre. Costume bleu nuit, cravate rouge vif et cheveux jaune paille avec une coupe reconnaissable entre mille : Donald Trump.

L’ancien locataire de la Maison Blanche, candidat républicain à l’élection présidentielle de novembre, est représenté au procès pénal au cours duquel il a été reconnu coupable, le 30 mai, de l’ensemble des trente-quatre délits de « falsification de documents comptables » qui lui étaient reprochés. Une manœuvre destinée à dissimuler un paiement de 130.000 dollars (environ 120.000 euros) à l’ex-star du porno Stormy Daniels, pour éviter un scandale sexuel juste avant l’élection présidentielle de 2016, ont jugé à l’unanimité les douze jurés.

Elizabeth Williams et sa collègue Jane Rosenberg, également accréditée, n’ont quasiment pas manqué une journée de ce procès extraordinaire et comptent couvrir l’épilogue de ce moment incroyable de l’histoire des États-Unis, en septembre, lorsque le juge Juan Merchan prononcera la sentence qui sera infligée à Donald Trump. Sur le papier, le milliardaire risque jusqu’à quatre ans de prison.

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Aucun de ces professionnels chevronnés que les médias se disputent n’ose formuler publiquement un pronostic. Ils ont aussi la coquetterie de ne pas vouloir communiquer leur âge. On saura seulement qu’ils écument les tribunaux depuis les années 1980. « J’adore dessiner les gens et le défi des salles d’audience, explique Elizabeth Williams, qui travaille pour l’Associated Press. C’est une belle leçon d’humilité. On ne sait jamais de quoi on est capable.

De l’Assassin de John Lennon à Harvey Weinstein

L’État de New York est l’un des derniers à restreindre l’usage de la vidéo dans les tribunaux. Si les photographes ont eu quelques minutes pour immortaliser Donald Trump en début de journée, les dessins d’Elizabeth Williams, Jane Rosenberg et Christine Cornell, troisième artiste présente au procès, sont les seules images qui témoignent des débats. Le travail des artistes du tribunal est de capturer une expression fugace, de transmettre une atmosphère particulière et de montrer ce qui se passe entre ces quatre murs.

Peu de choses leur échappent : les yeux clos de Donald Trump, la colère du juge Merchan, le stoïcisme de Stormy Daniels ou la détermination de Michael Cohen, l’ancien confident de l’ex-président. Au cours de leur longue carrière, ils ont vu passer sur le banc des accusés un pan de l’humanité, du citoyen lambda au plus puissant, de l’assassin de John Lennon, Mark Chapman, au producteur de cinéma Harvey Weinstein, en passant par le chef de la mafia mexicaine Joaquin Guzman, dit « El Chapo ».

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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