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Aux Etats-Unis, la mortalité infantile est en hausse depuis que le droit à l’avortement est remis en question

Depuis 2022, au moins 20 États américains sont revenus sur leur protection du droit à l’avortement après une décision de la Cour suprême.

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Une manifestante pour le droit à l'avortement devant la Cour suprême des États-Unis, à Washington, le 24 juin 2024. (AASHISH KIPHAYET / NURPHOTO / AFP)

C’était l’une des craintes des défenseurs du droit à l’avortement. La mortalité infantile a fortement augmenté aux Etats-Unis, notamment en raison d’anomalies congénitales, dans les mois qui ont suivi la révocation par la Cour suprême de la garantie fédérale du droit à l’avortement en juin 2022, selon une nouvelle étude publiée lundi 21 octobre.

Mettant fin à un demi-siècle de jurisprudence, la plus haute juridiction américaine, à majorité conservatrice depuis la nomination de trois juges par Donald Trump, a donné toute latitude aux États pour légiférer dans ce domaine. Au moins 20 d’entre elles ont depuis mis en place de nouvelles restrictions partielles ou totales sur l’interruption volontaire de grossesse.

Cette nouvelle étude, dirigée par Maria Gallo et Parvati Singh de l’Université de l’Ohio et publiée dans la revue JAMA Pédiatrieanalyse une base de données nationale et ses résultats sur les conséquences des restrictions à l’avortement rejoignent ceux d’études publiées en début d’année sur le seul État du Texas, où l’avortement est désormais interdit, y compris en cas d’inceste ou de viol.

Dans les mois qui ont suivi la décision de la Cour suprême, « La mortalité infantile aux États-Unis a été plus élevée que prévu »explique Maria Gallo, professeur d’épidémiologie spécialisée en santé reproductive. Les chiffres nationaux sont généralement plutôt stables, avec des hauts et des bas liés à des effets saisonniers prévisibles.

En octobre 2022, mars 2023 et avril 2023, les taux de mortalité infantile étaient 7 % plus élevés que d’habitude au niveau national, avec 247 décès supplémentaires pour chacun de ces mois. La majorité de ces décès ont été attribués à des anomalies congénitales.

« Il s’agit de cas dans lesquels, avant la décision de la Cour suprême, il aurait été possible d’avorter plutôt que de mener la grossesse à terme et de devoir assister à la mort de son enfant »souligne Maria Gallo.

Eleon Lass

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