Aux États-Unis, Harris et Trump privilégient les influenceurs et les podcasteurs aux médias grand public traditionnels
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Aux États-Unis, Harris et Trump privilégient les influenceurs et les podcasteurs aux médias grand public traditionnels

Aux États-Unis, Harris et Trump privilégient les influenceurs et les podcasteurs aux médias grand public traditionnels
Kamala Harris, candidate démocrate à la présidentielle et vice-présidente américaine, à l'aéroport international Harry Reid de Las Vegas, Nevada, le 10 octobre 2024.

C’est un deuil à accepter. La campagne présidentielle américaine accélère l’effacement des grands médias traditionnels, chaînes de télévision et presse écrite. Un processus déjà visible depuis des années, mais qui a pris ces derniers mois un aspect inédit. Ces médias continuent de jouer leur rôle. Ils enquêtent, déploient leurs effectifs considérables sur le terrain, traquent les candidats, relatent les petites phrases et les grands moments. Mais l’évolution du paysage informationnel coïncide avec un contexte politique incomparable.

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L’évolution est connue : on obtient l’information en silos. Dans une société puissamment polarisée, nous préférons écouter des opinions cohérentes avec les nôtres, à travers des cercles de collusion sur l’identité, l’idéologie, la politique, la religion, etc. La présence de Kamala Harris, attendue sur Fox News le 16 octobre, s’annonce comme un événement exceptionnel. transgression. L’Amérique est tombée dans une ère de fragmentation, où règnent en maîtres des podcasts très puissants, dirigés par des animateurs fiers de ne pas être journalistes. Ce sont les nouvelles voix grand public.

Le contexte politique est très particulier. Les deux candidats ont un problème de contradiction. Cela est particulièrement évident avec Donald Trump, qui ne pense qu’en termes de loyauté ou d’hostilité. A 78 ans, les questions sur son état cognitif se multiplient. Kamala Harris, entrée tardivement dans la course, ne brille pas dans l’exercice classique de l’entretien, au cours duquel elle perd son naturel. Elle se souvient aussi de la campagne d’Hillary Clinton en 2016, désespérément classique. Comme lors des élections de mi-mandat il y a deux ans, nous sommes donc en présence de campagnes parallèles, sans conversation nationale. L’absence d’un deuxième débat télévisé peu avant le vote fait que chacun tente de séduire les électeurs segment après segment.

Limiter les imprévus et les situations inconfortables

La presse accréditée à la Maison Blanche ressent une frustration de longue date. L’entourage de Joe Biden avait mis le président sous confinement, pour limiter les interactions avec les journalistes et éviter les questions sur la détérioration de ses capacités cognitives et physiques. Kamala Harris tente également de limiter les imprévus et les situations inconfortables. Aucune interview substantielle n’est accordée à la presse écrite quotidienne, ni à l’hebdomadaire. Tempsqui faisait pourtant sa traditionnelle Une sur le président qui serait le démocrate. Donald Trump a répondu à cette demande. Pour Kamala Harris, cette campagne express n’est pas un entretien de compétences devant des experts – elle révélerait une continuité avec l’ère Biden et son pragmatisme – mais un examen de personnalité devant le grand public.

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