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Aux États-Unis, cette proposition de tuer un demi-million de chouettes scandalise les associations

Aux États-Unis, cette proposition de tuer un demi-million de chouettes scandalise les associations

ANIMAUX – À première vue, il est difficile de distinguer leurs différences. Tous deux ont un visage pâle et une fourrure brune et blanche. Il s’agit de la chouette tachetée et de la chouette rayée. Auparavant, la meilleure façon de les différencier était leur emplacement. Le premier a été trouvé uniquement dans l’est des États-Unis tandis que son cousin s’est caché dans les forêts de l’ouest des États-Unis.

Mais depuis plusieurs décennies, la donne a changé. Petit à petit, la chouette rayée s’est répandue et a conquis le territoire de la chouette tachetée. Pour s’imposer, il a pu compter sur sa taille (un peu plus imposante), sa rapidité de reproduction mais aussi son côté plus agressif et moins exigeant sur l’endroit où il vit et ce qu’il mange.

Comparée à sa cousine, la chouette tachetée ne fait pas le poids, et la population de cette espèce a déjà diminué d’environ 75 % au cours des deux dernières décennies. Pire, chaque année, elle diminue d’environ 5 %. C’est ce qu’explique le Fish and Wildlife Service (USFWS), une agence gouvernementale américaine. Pour y faire face, il propose une solution radicale : tuer un demi-million de chouettes rayées dans les trente prochaines années, pour endiguer le développement de l’espèce.

Tuer pour préserver

Tout a commencé dans les années 1990. A cette époque, la chouette tachetée venait d’être ajoutée à la liste des espèces menacées, en grande partie à cause de la déforestation. C’est la même raison pour laquelle les chouettes rayées s’étendent au-delà de leur territoire d’origine.

« Ce n’est pas la faute des chouettes rayées. C’est de notre faute si nous les avons amenés ici. Ce n’est pas non plus la faute des chouettes tachetées. »déclaré à Radio Nationale Publique Robin Brown, biologiste de l’USFWS. L’organisation cherche alors des solutions pour préserver la chouette tachetée car son statut d’espèce en voie de disparition l’oblige légalement à agir.

Mais étant donné la domination des chouettes rayées, il est probable que leurs populations rebondiront avec le temps. C’est pourquoi l’USFWS devrait probablement « gérer perpétuellement l’espèce ». En novembre 2023, l’organisation propose un plan sur trente ans : tuer 470 000 chouettes à l’aide de fusils de chasse.

De quoi faire bondir de nombreuses organisations de protection de la faune et de bien-être animal. Si certains, comme le Les oiseaux connectent Seattle (« Seattle Bird Connection »), une organisation de conservation de Washington, reconnaît la nécessité d’un tel projet, d’autres sont fortement en désaccord avec la méthode proposée.

Une grande vague de protestation

Près de 75 organisations ont signé une lettre s’opposant au projet. Ils exhortent la secrétaire américaine à l’Intérieur, Deb Haaland, à abandonner ce qu’ils considèrent comme un plan.  » imprudent « . «  Les actions de gestion non létales visant à protéger la chouette tachetée et ses habitats devraient devenir l’action prioritaire. »peut-on lire dans la lettre.

Les associations militent notamment pour des plans de sauvegarde plus audacieux. « Je pense que protéger les forêts anciennes dans les zones où la chouette tachetée vit et peut vivre est la chose la plus importante – et œuvrer à la restauration de l’habitat qui a été détruit. Ce n’est pas une solution facile ou rapide, mais c’est une solution potentielle à long terme. »déclare Jennifer Best, directrice du programme des droits de la faune à Amis des animaux.

Un autre problème est que cette proposition semble difficile à mettre en œuvre. Wayne Pacelle, co-auteur de la lettre et président du Center for a Humane Economy et de sa branche de lobbying, Action pour le bien-être animal (Action pour le bien-être animal ndlr), estime que « Si vous ne le faites pas consciencieusement et religieusement chaque année pendant 30 ans, cela n’a aucune chance de réussir »il explique à Radio Nationale Publique.

Dans l’état actuel des choses, la chouette tachetée est vouée à disparaître. Tout le monde s’accorde sur le fait qu’il faut agir. Reste à trouver comment. La proposition actuelle visant à décimer la population de chouettes rayées n’est qu’à l’état de projet. La proposition finale sera discutée au printemps.

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