Le chancelier autrichien sortant, le conservateur Karl Nehammer (ÖVP), a obtenu mardi la confiance de son parti après sa défaite face à l’extrême droite aux législatives de dimanche, pour négocier la formation d’un gouvernement avec d’autres forces politiques.
Il a reçu la « confiance unanime » du Parti populaire autrichien (ÖVP) lors d’un vote, a indiqué dans un communiqué transmis à l’AFP un porte-parole du mouvement ayant recueilli 26,3% des voix, derrière l’extrême droite.
« Après ce résultat, il est évident qu’il a dû demander à son propre camp s’il bénéficie encore de son soutien pour entrer renforcé » dans les négociations, a-t-il ajouté, alors que la victoire des nationalistes (28,8%) est une première depuis 1945. .
Traditionnellement, le Parti autrichien de la liberté (FPÖ) serait désigné par le président écologiste Alexander Van der Bellen pour former un gouvernement, ce qui serait une première pour ce parti fondé par d’anciens nazis.
« Le parti ayant obtenu le plus de voix doit recevoir le mandat pour mener des pourparlers exploratoires » et pour « désigner le président du parlement », a déclaré le chancelier sortant sur X après le vote.
Mais son leader Herbert Kickl, adepte des provocations verbales et qui demande par exemple à être appelé « Volkskanzler » comme le faisait Adolf Hitler, fait office de repoussoir.
Le chef de l’Etat a déjà exprimé ses réserves à son égard et s’est engagé à ce que le futur gouvernement issu des négociations respectera la « démocratie libérale ».
La personnalité et les idées de M. Kickl constituent un obstacle. Outre ses positions complotistes sur la pandémie de coronavirus, il se démarque par son manque de soutien aux sanctions contre la Russie et au consensus européen.
Karl Nehammer pourrait donc être appelé par le président pour former un gouvernement et des discussions pourraient s’engager avec les sociaux-démocrates (SPÖ, 21,1%) et les libéraux (NEOS, 9,1%).
Le SPÖ prônant la réduction du temps de travail et l’impôt sur la fortune, M. Nehammer pourrait cependant in fine se tourner vers le FPÖ en cas d’échec des négociations, pour lui demander de renoncer à la nomination d’Herbert Kickl, afin de rendre possible une alliance.
« Je ne peux pas imaginer que M. Nehammer entre au gouvernement avec M. Kickl », a déclaré à l’AFP le politologue Johannes Huber. « Mais M. Nehammer est également interchangeable », a-t-il déclaré.
publié le 1er octobre à 13h54, AFP
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